des mots et merveilles

Publié le 14 mai 2009 par Pjjp44
l'andouille de guémené, drôlement bien roulée pensais-je en savourant une demi rondelle de plaisir qui s'acoquinait si bien avec le beurre salé et la baguette tradition-Mais s'il te plait robert, pas de ça entre nous, je te l'ai déjà répété deux mille trois cent douze fois, beurre salé c'est un pléonasme! enfin passons.... Le tavel était frais juste comme il faut, il chiffrait son quatorze au compteur, ce qui, pour un midi était peut-être un peu au-dessus du raisonnable, mais un jour de congé... certainement de bonne augure pour la sieste qui suivrait inmanquablement . Je lisais, oui en mangeant, et tant mieux pour les empêcheurs de digérer en rond, un marianne du mois précédent et à la page 63 qui faisait la part belle au lecteur, le courrier de frédéric retint mon attention: "Dans l'article relatif au divorce entre sarkozy et les français, mm. domenach et szafran évoquent l'autisme de Sarkozy. Comme père d'un jeune autiste de 20 ans je tenais à apporter quelques précisions, puisqu'il n'est pas en mesure de le faire par lui même. Mon fils donc, comme tous les autistes, ne saisit pas ou mal les interactions sociales. il n'a donc pas le "sens des affaires", la capacité de mentir ou de décrypter des mensonges. Prenant tout "au pied de la lettre" il est incapable de tenir un double langage et de manipuler quiconque. S'il peut être en souffrance et traverser lui aussi, des "crises", il est aussi incapable de toute violence (physique ou symbolique) sciemment orientée contre autrui. Il n'accorde évidemment aucune signification à cette chose abstraite qu'est l'argent, pas plus qu'il n'est capable de défendre ses intérêts. Il est néanmoins très sensible aux sentiments qu'on lui manifeste. Et ceux qui le connaissent peuvent apprécier ses qualités malgré le pods du handicap. Sans vouloir ici dresser plus finement son portrait, vous comprendrez que ni sarkozy, ni son gouvernement, ni les intérêts qu'ils défendent et le projet de société qu'ils promeuvent ne méritent la qualification d'autisme. Et, pardonnez l'ironie, de mon point de vue, c'est presque regrettable. Tou aussi regrettable que de ne pas utiliser les mots justes à leur endroit : "réactionnaires, chiens de garde de la bourgeoisie, valets du capitalisme, union pour minorité de privilégiés"...que sais-je? Recherchez dans l'histoire, et vous la connaissez elle regorge de qualificatifs explicites! Pour le reste, je connais une association d'aide aux familles autistes. Sa trésorerie est, crise ou pas, plus que tendue." -frédéric m. - Tu veux que je te dise mon ptit robert, ben je trouve qu'il y a des mots comme ceux là qui arrivent dare dare au secours de la raison et qui font au delà des souffrances dont ils sont l'écho, espérer dans le genre humain. Des merveilles de mots qui vous portent en vous enmènent comme un joli cotre en bois sans prétention mais avec force, dans leur sillage parce qu'ils parlent vrai et comme le fils de frédéric, sans mentir. Instinctivement on le sent tout comme de la même manière on sait lorsque l'on croise sans le vouloir leur chemin à la télé ou ailleurs.. que les baratineurs pédants et cravatés chargés de nous vendre de la soupe politicarde pour le compte des marchands de sous ne sont que du vent fétide, de l'illusion qui nous coûte cher mais à bon marché pourtant- Ils passent dans l'histoire comme des étrons fripés et leur compagnie désobligeante nous oblige à se boucher le nez et à ouvrir comme vaccin un recueil de poésie. Tiens, tout à l'heure si tu es toujours par là je te causerai d'un bouquin que je lis en ce moment, c'est pas de la poésie mais ça te ventile bien ll'encéphale pourtant... "un merveilleux malheur" que ça s'appelle, c'est de boris cyrulnik. Dans l'immédiat je vais me boire un ptit thé aux épices. Je te fais une tasse si tu veux. Attention y'en aura ptêt pas pour tout le monde.