Dessin d'Eric Galland
L’actualité offre coup sur coup deux exemples tragiques, dont un mortel, des violences en marge des établissements scolaires. La semaine dernière, à Trappes (Yvelines), c’est un garçon de 16 ans qui a été poignardé à la sortie du collège Le Village. Il est décédé hier.
Hier aussi, à proximité du lycée professionnel Gabriel-Péri de Champigny (Val-de-Marne), un adolescent de 17 ans a été frappé de trois coups de couteau par un élève de son lycée. Ce dernier considérait régler ainsi un différend vieux de plusieurs mois, depuis une bagarre qui avait éclaté à l’intérieur de l’établissement. Les deux lycéens avaient été exclus chacun un mois du lycée.
«Depuis, les choses s’étaient calmées, et rien ne laissait présager qu’il puisse se passer quelque chose d’aussi grave», déclare au Parisien le proviseur, Dominique Bertheaume.
Le problème s’est en réalité juste déplacé de l’établissement au dehors. Si les violences scolaires n’ont rien de nouveau, comme l’a révélé l’étude de l’historien Philippe Conrad pour l’Institut de recherche indépendant pour l’éducation (IRIE), elles se sont accrues et aggravées au cours des dernières décennies. Faut-il, comme le faisait Joseph Vaillé dans une autre étude, attribuer une part de ces violences scolaires aux nouvelles pédagogies ? Il semble en tout cas patent qu’outre son échec avéré dans la transmission des savoirs, l’école actuelle soit défaillante dans une autre mission qu’elle s’était assignée, celle de la socialisation des élèves.