Je l'aimais

Par Ffred


L'histoire

En une nuit, Pierre va partager avec sa belle-fille Chloé, ce grand secret qui le hante depuis vingt ans, celui qui le mit face à lui-même, à ses contradictions et à ses choix, à son rôle d'homme et à ses manques. Le secret de cet amour pour Mathilde, pour lequel il n'a pas tout abandonné, choisissant une route plus sûre et plus connue. En une nuit, nous saurons la vie d'un homme qui n'osa pas.


Mon avis

Après Se souvenir des belles choses et L'homme de sa vie, le nouveau film de Zabou Breitman reste bien dans la lignée de ce qu'elle nous avait déjà proposé : une histoire d'amour impossible. Après deux malades de l'esprit et deux hommes, c'est, cette fois-ci, le tour d'un homme marié et père de famille de tomber amoureux fou de l'une de ses collaboratrices de travail. Les trois films de Zabou sont intimement liés de par leurs thème et à la fois très différents sur la forme. On assiste ici à un subtil va et vient entre présent et passé, récit de cette histoire d'amour impossible et incandescent faite par le beau-père à sa belle-fille abandonnée quelques heures plus tôt par son mari. Les scènes intimistes entre les deux sont très réussies mais moins que les scène entre le mari/beau-père et sa maitresse. Elles sont sublimées par deux excellentes actrices : Florence Loiret-Caille pour les premières, très touchante et convaincante, et l'excellente actrice québécoise Marie-Josée Croze pour les secondes (prix d'interprétation à Cannes en 2003 pour Les invasions barbares, pas vu). Je ne cache plus mon admiration pour cette dernière depuis le décoiffant Ne le dis à personne. Je l'adore ! Elle est belle et en plus elle joue à la perfection dans chacune de ses apparitions depuis le Canet (je ne l'avais pas remarquer avant). Daniel Auteuil n'est pas dans son meilleur rôle mais il est plutôt pas mal en beau-père amoureux transis qu'un bel amour impossible à laisser exsang. 

Le film manque d'un petit quelque chose pour nous faire chavirer totalement mais reste émouvant et touchant. Une carrière de réalisatrice qui se dessine, convaincante, après trois films différents mais qui se ressemblent. Attention à Zabou de ne pas tomber dans la routine et d'essayer, peut être, la prochaine fois, de nous offrir quelque chose d'autre. 

Filmo sélective Marie-Josée Croze