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Amorphis, dans les nuages

Publié le 14 mai 2009 par Laurent Gilot @metalincmag

Amorphis2009iIl y a trois ans, les finlandais d’Amorphis ont passé haut la main le cap du changement de chanteur en accueillant en leur sein le talentueux Tomi Joutsen. Aujourd’hui, le neuvième album, « Skyforger » installe définitivement la voix de ce dernier dans la galaxie Amorphis et montre un groupe en pleine forme, sûr de ses moyens artistiques. Entretien et explications en compagnie du guitariste de la première heure : Tomi Koivusaari.
Peux-tu nous dire qu’elle a été l’accueil réservé à l’arrivée de votre nouveau chanteur il y a 3 ans ?
Tomi Koivusaari : Lorsque le second chanteur, Pasi Koskinen, a quitté le groupe, les gens s’attendaient à ce que l’histoire d’Amorphis soit terminée. En effet, les dernières années passées avec Pasi Koskinen avaient été les moins motivantes du groupe, chose que l’on peut deviner à l’écoute des productions de cette période. Quand Tomi Joutsen a rejoint le groupe, les fans étaient curieux de savoir quel type de chanteur il était. Aussitôt qu’il a été intégré, nous nous sommes embarqués dans une tournée américaine et la plupart des fans d’Amorphis se sont montrés très excités par la nouvelle dynamique au sein du groupe et par sa façon de chanter en concert. Donc, quand « Eclipse » est sortie, l’accueil a été bien meilleur que celui auquel on s’attendait. C’était incroyable, surtout quand tu penses que le fait de changer de chanteur pour un groupe est toujours quelque chose de délicat. Cette étape a marqué le début d’une nouvelle ère pour Amorphis.

Quel est ton point de vue sur l’évolution de la musique d’Amorphis depuis 1992 et l’album « The Karelian Ithmus » ?
Je pense que l’évolution dans le groupe a commencé bien avant notre premier album « Karelian Isthmus » en 1992. Dès le départ, il était clair que si nous voulions conserver un minimum de fraîcheur et d’attrait par rapport à notre musique, et en particulier pour nous, on ne devait pas se préoccuper de ce que les gens attendaient et continuer de suivre notre propre voie. Quand je regarde tous les albums que nous avons réalisés, je me rend compte que chacun à son importance. Le premier montrait la direction vers le suivant… Après presque 20 ans d’activité et neuf albums, je vois nos disques comme allant par période de trois puis, il y a toujours comme une certaine forme de rupture dans notre style. Peut-être que nous avons besoin de prendre nos distances par rapport aux précédents disques afin de continuer à être créatif, ou quelque chose de cet ordre-là. « Eclipse », « Silent Waters » et aujourd’hui « Skyforger » forment une sorte de trilogie, musicalement et du point de vue des thèmes abordés dans ces albums. Après celui-ci, il va sûrement y avoir des changements sauf si nous considérons que nous avons trouvé une direction qui nous satisfait pleinement… Quoi qu’il en soit, c’est la première fois dans l’histoire d’Amorphis que nous avons le même line up sur trois albums d’affilés ! Avant que Tomi nous rejoigne, nous étions incapables d’enregistrer deux albums sans devoir changer de membres…

Dans quel état d’esprit étiez-vous quand vous avez commencé à travailler sur « Skyforger » ?
Nos n’avions aucune pression et, depuis que Tomi est là, il y a un très bon état d’esprit dans le groupe. Au départ, nous n’avions pas prévu d’entrer en studio aussi vite mais, un jour, nous nous sommes rendus compte que nous avions 18 chansons prêtes. Nous avons traversé une période très créative au cours de ces dernières années. De plus, sur scène, il y a un feeling inédit que nous n’avons jamais ressenti auparavant. C’est comme si nous avions trouvé un son ou quelque chose que nous recherchions depuis un moment.

Peux-tu m’en dire plus sur l’équipe qui a contribué à la réalisation de ce nouvel album ?
En fait, c’est à peu près la même équipe depuis l’enregistrement de nos deux précédents albums. Nous avons travaillé avec notre ingénieur du son, Sami Koivisto, dans les studios Sonic Pump à Helsinki. Marco Hietala a, une fois de plus, travaillé sur la production des parties vocales. Puis le mixe final a été réalisé par Mikko Karmila aux studios Finnvox et Mika Jussila a réalisé le mastering. Nous avons une excellente équipe qui nous entoure donc on n’a pas du tout envie d’en changer. Sinon, l’un des mes amis, Likka Kahri a joué quelques parties de flûte et de saxophone sur « Skyforger ».

Comment voyez-vous le fait d’avoir franchi l’étape du neuvième album ?
Au départ, nous n’imaginions pas que nous ferions encore de la musique avec Amorphis 20 ans plus tard. Mais, nous entretenons la « flamme » de l’inspiration en étant à l’écoute des différents styles musicaux, en ne nous enfermons pas dans une catégorie en particulier. Tant que tu t’éclates et que tu aimes ce que tu fais, c’est facile.

Comment arrivez-vous à concilier mélodie et agressivité ?
C’est une question de balance. Il faut qu’il y ait une bonne dose de « dramaturgie » dans la structure d’une chanson, que cette dernière soit solide et pas uniquement construite sur un enchaînement simpliste de riffs. Aujourd’hui, les arrangements sont une chose à laquelle on attache beaucoup d’importance.

Que va-t-il se passer dans les mois qui viennent pour Amorphis ?
Nous prévoyons de jouer dans plusieurs festivals cet été puis, ensuite, nous allons nous lancer dans une tournée européenne qui va passer par 15 pays. Nous allons également jouer en Amérique du sud et donner quelques concerts en Russie et en Australie. Le groupe va donc être très occupé jusqu’à la fin de l’année. Tant mieux !

Propos recueillis par Laurent Gilot
Photo : DR

Amorphis, Skyforger (Nuclear Blast/Pias)
Sortie le 29 mai 2009

www.amorphis.net
www.myspace.com/amorphis

Amorphis, Skyforger, trailer


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