Le projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires » est l’objet des plus vives critiques chez les professionnels de la santé. Un large mouvement unitaire et interprofessionnel proteste contre un texte qui ne devrait pas permettre de corriger les défauts de notre système de soins. Centré sur la rationalisation du fonctionnement des grands équipements, favorisant le recours aux cliniques privées, organisé autour du mode de gouvernement et de la question financière, il est profondément technocratique. De plus, ce projet s’accompagne d’un plan de réduction des effectifs qui met en cause les missions du service public.
Pourtant les inégalités en matière de santé se sont accentuées : certains disposent de tous les moyens au-delà même de l’assurance maladie de se financer les meilleurs soins ; d’autres, la majorité bénéficient de la réglementation en vigueur mais dépendent des fluctuations de cette dernière, telles les franchises médicales ; enfin les plus fragiles, les plus démunis, même si leur situation a pu s’améliorer avec l’introduction d’une CMU qui visait à resserrer les mailles d’un trop lâche filet, n’ont plus les moyens de se soigner et sont obligés d’y renoncer.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme affirme dans son article 25 un droit à la santé et à la protection sociale. L’objectif principal reste donc une politique ambitieuse de lutte contre toutes les inégalités face à la santé. Le débat démocratique doit se poursuivre sur les objectifs et les ressources que la collectivité veut accorder à la santé, sur le maintien d’un financement solidaire de la protection sociale, sur le développement de l’hôpital public pour le rendre accessible à tous sur la base du juste soin au juste coût, sur les moyens d’assurer l’égalité sanitaire, sociale (pour tous) et territoriale (partout).