"Je salue tous nos camarades élus qui sont venus aujourd’hui et que nous avions prévus de réunir à la fin de cette première étape de campagne avant d’aborder la
campagne officielle. Bienvenue chez vous dans notre maison commune, celle du Parti socialiste. Je remercie tous les interlocuteurs qui m’ont précédé. Que de talents dans ce Parti quand nous
portons haut nos valeurs. Que de talents quand nous sommes capables de dire avec des mots forts ce pour quoi nous nous battons, ce pour quoi nous nous sommes engagés, ce pour quoi nous sommes là
où nous sommes aujourd’hui pour dire que nous ne voulons plus de cette France et de cette Europe brutale, mais d’un monde plus serein, plus doux et plus juste. C’est la force de ceux qui viennent
de s’exprimer et celle de ceux que nous avons réunis.
Merci à nos parlementaires qui depuis l’arrivée de Nicolas SARKOZY au pouvoir sont là, jour après jour, pas seulement pour défendre leurs droits, mais un autre projet et pour dénoncer cette
politique économique qui nous mène à un mur et cette régression sociale comme celle du travail dominical. Ce recul dans tous les domaines de la protection collective, ce n’est pas la France, au
moment où il faudrait réarmer l’Etat et porter un projet susceptible de redonner l’espoir aux Français. Merci à nos députés européens. Revenons un instant sur le remarquable travail des
parlementaires européens, et particulièrement sur celui accompli par Benoît HAMON sur le secret bancaire ou celui de Catherine TRAUTMANN qui ont œuvré pour que l’accès à Internet devienne
aussi un droit, libre pour tous. Merci
enfin à tous nos élus, présidents de régions, de départements maires, qui essaient alors que l’Etat ne s’est jamais autant dégagé des collectivités locales, de relancer la croissance et à
accompagner les salariés licenciés. Nous sommes avec nos camarades militants aux portes des usines et aussi prêts à défendre les services publics, comme la Poste, l’hôpital ou l’Education.
Après les 30 000 licenciements, le plus grand plan social préparé par le gouvernement dans le secteur public, ce sont 35 000 emplois supplémentaires qui vont être supprimés avant la fin de
l’année. Oui, nous sommes forts quand nous sommes unis pour porter les valeurs de la gauche.
La force du projet européen des socialistes
Nous n’avons eu de cesse de rassembler, car nous savons qu’il n’y a pas de gauche sans projet européen. Les Français savent que ces problèmes nous dépassent largement mais que ce continent est le
seul qui fasse confiance aux hommes et aux femmes pour définir leur destin. C’est le seul continent qui n’accorde pas une confiance aveugle dans les forces mécaniques du marché, qui veut porter
haut l’émancipation de chacun, maîtriser notre présent et préparer l’avenir. La vraie politique c’est de porter un projet de société et non de se laisser porter par les vagues du libéralisme ou
les intérêts de quelques uns. C’est pourquoi nous avons besoin de retrouver les messages fondateurs de l’Europe.
Nous avons travaillé et nous nous sommes mis d’accord sur un texte fort, adopté à l’unanimité et qui indique clairement pourquoi nous croyons à une autre Europe, et pourquoi nous portons ces
valeurs d’émancipation de préparation de l’avenir et de justice. Faire l’Europe ne consiste pas seulement comme le fait Nicolas SARKOZY avec Angela MERKEL à serrer la main devant les caméras à
des leaders européens après avoir trop longtemps méprisé et mis une trop grande distance avec l’Allemagne. Plus que de belles images, nous cherchons des idées fortes.
A la suite du mouvement ouvrier et de ce que nous ont dit les philosophes des lumières, nous portons ensemble les 27 partenaires, un autre projet pour l’Europe. C’est ce que contient notre
manifeste européen dont nous parlons devant les portes des usines et sur les marchés. Nous devons aller vite vers l’harmonisation fiscale et sociale, pour éviter des délocalisations y compris à
l’intérieur de l’espace européen et pour faire mieux vivre les pays qui nous ont rejoints. Il faut également augmenter le budget de l’Europe, car c’est par l’action d’une puissance publique
réarmée que nous arriverons à construire un projet d’égalité.
La droite si loin de l’Europe
Nos listes sont prêtes depuis un certain temps déjà. Mais quel bonheur d’évoluer dans un Parti démocratique, où tout ne se décide pas dans le bureau du Premier secrétaire ou comme cela se fait
ailleurs dans le bureau du président de la République où l’on dégage ceux qui ne plaisent pas, à cause d’une petite phrase. Nos camarades sont réellement engagés pour l’Europe, ils ne font pas
autre chose et beaucoup d’entre eux sont nouveaux sur nos listes. Depuis plus d’un mois, nos militants nos candidats font campagne, ils ont la parole et n’ont pas attendu le coup de sifflet de
Nicolas SARKOZY hier pour défendre leurs idées.
La droite n’a pas très envie de rentrer dans cette campagne. Dans son discours de Nîmes dont on ne sait toujours pas s’il s’agit d’un premier meeting de l’UMP ou d’une adresse du président de la
République à la France, pour lancer la campagne, Nicolas SARKOZY nous a peu parlé de la France qui va dans le mur et où les jeunes sont désespérés, où les personnes âgées ne peuvent plus finir
leur mois et qui s’enfonce lentement dans la crise. Il nous parle d’un échec sanglant, économique, social. Nicolas SARKOZY a très peu parlé d’Europe, et davantage de la Turquie, comme pour faire
peur avant les élections. Il renoue avec les bons thèmes : la sécurité et la Turquie.
Au PS nous croyons à un modèle de société pour la France et pour l’Europe. Nicolas SARKOZY refuse aussi d’aborder son bilan européen. Alors qu’il était président de l’Europe, il a réussi avant
tout à faire parler de lui, tel était le but. Le président SARKOZY devait nous sortir de la crise internationale. Or non seulement nous n’avons aucun plan de relance européen, ce qu’Obama a à
juste titre contesté, mais les Allemands et nos partenaires européens ont même demandé à Nicolas SARKOZY d’arrêter de faire leçon en disant qu’il pourrait y avoir un vrai plan européen, le jour
la France en fera un. On aurait pu imaginer que Nicolas SARKOZY mette un frein en matière de déréglementation des services publics, mais il a au contraire voté avec ceux qui prônent la
libéralisation des services publics.
L’action internationale de Nicolas SARKOZY est sans doute le volet le plus inquiétant de sa politique. Derrière les satisfecits, la Russie a annexé l’Abkhazie et la Géorgie, et on ne pourra pas
dire que l’Europe a joué un rôle favorisant la paix, la Justice et l’équilibre des frontières dans cette partie du monde. Le bilan Français comme le bilan européen sont catastrophiques.
Démantèlement des services publics, pas de politique économique, une politique financière qui ne travaille que pour elle et des déréglementations permanentes (directive du temps de travail sur
les 65 heures ou directive de la honte qui permet de retenir 18 mois en prison les sans-papiers). Voilà le bilan des libéraux, voilà pourquoi les Français ne veulent plus de cette Europe. A la
sortie du G20, on prend quelques règles, on met quelques rustines, les agences de notation seront mieux contrôlées, il y aura des règles prudentielles pour les banques, et nous recommencerons
comme avant. Ils recommencent déjà, ces banquiers ces patrons voyous dont il devait nous livrer les noms, peuvent dormir tranquilles. Dexia continue à distribuer des bonus, la Société générale
des stock-options, la loi dont on nous parlait n’est toujours pas là, seul un décret a minima a été pris.
Notre message
Les forces vives du Parti sont sur le terrain pour défendre le manifeste que nous partageons à 27 pays. Notre Europe n’est pas libérale, elle ne ressemble en rien à cette Europe libérale des 19
pays qui la gouverne actuellement. Notre Europe créera de l’emploi, renouera avec la croissance, et remettra l‘économie devant la finance. Elle préparera les emplois durables de demain et
laissera une autre planète à nos enfants. Ce sera une Europe juste dans la répartition des richesses et dans la défense des services publics. Il faut enfin que notre Europe existe au plan
international, une défense européenne, une présence pour défendre la paix à l’ONU et une parole unique à l’OMC et au BIT.
Il faut dire aux Français simplement, qui aurait cru qu’Obama soit élu il y a un an ? Les Américains ont changé de politique, nous pouvons aussi changer le sens de l’Europe le 7 juin. Mettre les
citoyens d’abord, c’est la force de l’appel de Robert SCHUMANN, quand il a crée l’idée du Conseil de l’Europe. Les hommes et les femmes d’abord, une société au service de tous et non pour
quelques uns. A qui faire confiance ? Nous disons aux Français, ne faites pas confiance à cette Europe libérale à celle du PPE, à ceux qui laissent de côté les plus démunis, mais à ceux qui ont
toujours pourfendu ce système.
Nous rentrons maintenant dans une phase essentielle de la campagne et nous devons montrer qu’il existe un autre modèle. Si nous ne changeons pas ce qu’ils font là-bas, à Strasbourg, nous ne
changerons pas ce que nous pouvons faire ici. Ils continueront à déréglementer, à mettre à bas les protections sociales ou à brimer les libertésNous devons mener cette campagne en allant vers
ceux qui souffrent des licenciements et qui ont peur de l’avenir. Ces jeunes qui se sentent éjectés d’une société qui les regarde comme des délinquants ou des paresseux, de ces retraités qui
souffrent car les promesses n’ont pas été tenues et qui craignent la remise en cause du système de santé. Nous devons dire à chacun que ce qui se prépare ici est lié à ce qui se passera là-bas.
Sans tenir de grands discours, nous devons donner aux Français des réponses concrètes. Vous nous avez dit en défilant dans la rue, que vous ne supportiez plus que ceux qui ont mené à cette crise,
soient aussi ceux qui continuent à gagner de l’argent. Avec le manifeste, nous mettrons fin au secret bancaire, nous réduirons l’échelle des rémunérations, nous créerons des salaires minima et en
mettant à l’index ceux qui ne respectent pas les règles en matière de répartition des richesses.
A ceux qui disent que ferez-vous pour sortir de la crise ? Nous avons défini avec les socialistes européens, à Toulouse, grâce à Poul Nyrup RASMUSSEN, un plan sur les 100 premiers jours de 100
milliards d’euros, d’investissement à court terme pour relancer l’économie et le bâtiment. Nous aiderons les régions les élus en difficulté et nous reprendrons une directive pour interdire
les licenciements financiers et boursiers si les entreprises ne réindustrialisent pas les sites.
Aux retraités nous dirons que si le PPE gagne, c’est l’âge de la retraite qui sera repoussé et l’accès à la santé qui sera de plus en plus difficile. Aux jeunes, nous dirons que nous voulons
créer avec le PSE 10 millions d’emplois verts et nous lancerons une forme d’emplois jeunes pour que les choses redémarrent.
Le manifeste de Stockholm et le programme du PPE sont semblables et c’est à cela aussi que François BAYROU et le Modem adhèrent.
Il nous faut donc expliquer tout cela à nos concitoyens, non pour gagner une élection, parce que l’enjeu est plus grave, mais pour changer l’Europe. Il ne faut pas se contenter de nos réunions
publiques, même si nous sommes contents de nous retrouver, mais il faut aller là où les Français ne mettent plus la tête dehors et au pied des immeubles, devant les marchés et les hôpitaux et des
entreprises. Faites le car vous représentez la crédibilité du Parti socialiste."