En ce moment, je me paie un petit spécial XVIIIe siècle, à la fois en BD, en littérature et en cinéma. Pendant une bonne partie de mon bac en histoire et littérature, j'étais ce qu'on pourrait appeler une dix-septièmiste. C'est à dire que je voulais absolument tout étudier et tout savoir sur l'histoire et la littérature du XVIIe siècle. Mais là, récemment, je me suis convertie en dix-huitièmiste, par amour pour Diderot, Voltaire, Beaumarchais et Restif de la Bretonne (et les autres aussi, comme Sade, Prévost, Marivaux, Choderlos de Laclos, etc.... en fait, tout le monde sauf Rousseau). Côté historique, il y a également plein de trucs cool qui sont arrivés (Madame de Pompadour, guerre de Sept ans, affaire du collier de la reine, révolution américaine, réveil janséniste...et vous me direz qu'il y a aussi eu 1789, mais bon, c'est la date à laquelle s'arrêtent les historiens de l'Ancien Régime.)
Tout ça pour dire que la petite chronique d'aujourd'hui porte sur ce siècle chéri.
1. Littérature: Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos: Ce joli petit roman libertin démontre bien qu'au siècle des Lumières, tout n'est pas que dévotion, jansénisme et vertu...
Ces fripons de Merteuil et Valmont réussiront-ils à débaucher la jeune et naïve Cécile de Volanges, tout droit sortie du couvent des Ursulines? C'est que la Marquise de Merteuil, cette délicieuse (et dangereuse) femme, veut se venger de son ex-amant, le Comte de Gercourt, amoureux de Cécile et parti auquel Mme de Volanges voudrait donner sa fille. Mais la Marquise, qui n'hésite jamais à manipuler ses amants, fait appel à une ancienne flamme, le Vicomte de Valmont, coureur de jupon notoire, pour qu'il corrompe la fiancée de Gercourt. Les liaisons dangereuses: un roman épistolaire de plusieurs centaines de pages qui exploite le cynisme, le complot et la déception avec mordant...
2. Cinéma: Barry Lyndon de Stanley Kubrick: Comme tous les films de Kubrick,
Barry Lyndon est une oeuvre d'art. Ce long métrage de trois heures raconte les aventures abracadabrantes de Redmond Barry, jeune paysan irlandais un peu niais, tantôt dueliste, tantôt soldat de fortune, tantôt espion, ou bien encore aux gentilhomme, tricheur professionnel ou séducteur sans scrupule. Ce film illustre avec brio la puérilitédes questions d'honneur, la désillusion face à la gloire militaire, la bestialité de la célèbre armée prussienne (voir Candide), et le ridicule des marquis poudrés d'Europe. Superbe film d'époque auquel se juxtapose ce ton ironique propre à Kubrick.
3. Bande dessinée: Saint-Germain t. 1: Le Comte des Lumières de
Jean-François Bergeron et Thierry Gloris: Le Comte de Saint-Germain est un drôle de cas. Celuic-ci est Gentilhomme philosophe le jour et cambrioleur la nuit. Le caractère de ce bel esprit le rend immédiatement sympathique au lecteur: il est hardi, séducteur et bagarreur, et il ne manque jamais de verve. Sa mission est double: en pleine guerre de succession d'Autriche, il doit à la fois se rendre dans les principautés allemandes pour guérir le général de Louis XV. Il doit également profiter de cette opération pour se procurer une pierre indispensable à la société secrète d'alchimie à laquelle il appartient. Enfin, il semble que des forces ésotériques de grandeurs cosmiques puissent influencer le dénouement de cette curieuse intrigue. Le second tome pourra peut-être nous éclairer un peu. Entre temps, j'ajouterais que cet album est original et que cette nouvelle série pourrait être prometteuse, mais il faudra attendre la suite pour en être sûr!
Bonne lecture, bon ciné, et à la semaine prochaine!