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Max est un petit garçon comme il en existe beaucoup: il a du caractère et lorsqu'il n'accepte pas une remontrance, il enfile son costume de loup. Et une fois ce costume de loup enfilé, les bêtises ne tardent pas à se succéder jusqu'à ce qui doit arriver arrive: la punition!
Souvent, les punitions aident à réfléchir et parfois la réflexion entraîne bien loin les pensées du puni.
Max embarque donc sur un bateau, navigue des jours et des jours, une année entière, pour accostersur l'île des Maximonstres. Qu'ils sont terriblement affreux et dentus ces Maximontres, ils ne font même pas peur et Max les domptent en clin d'oeil. Une monstrueuse maxi fête est organisée au cours de laquelle Max devient le roi des Maximonstres. Seulement voilà, Max commence à se languir du giron maternel et prend le chemin du retour, abandonnant les Maximonstres bien tristes de perdre un roi si formidablement monstrueux! Mais que trouvera Max à son retour?
"Max et les Maximonstres" est un album dont on ne se lasse pas et qui est un incontournable de la littérature jeunesse.
Il faut dire que la construction est bien menée: la relation d'ordre (les bêtises, la punition, le rêve, le retour à la réalité) permet de plonger, tête baissée, dans le rythme du récit, permet à l'enfant de s'identifier au jeune héros rebelle. Max revêt son costume de loup pour agacer sa mère, il va jusqu'au bout de son mécontentement, il provoque en faisant ses bêtises une par une, crescendo pour bien malmener la patience maternelle. La symétrie est parfaite entre le rêve et la réalité (Max reproduit le discours maternel "Vous irez au lit sans souper!" devant les Maximonstres qui abusent de sa patience), Max est à la recherche de l'amour maternel, peut-être perdu en raison de son altercation avec sa mère; quant à la chute "tout chaud" elle est délicieusement double: abrupte (elle rappelle la chute de la comptine "la souris verte") ou plus profonde, plus intime: la réalisation du voeu le plus cher de notre rebelle Max, la quête de l'amour maternel mais aussi l'expression de la relation mère-enfant au coeur de laquelle le conflit permanent entre amour étouffant et amour révolté scande la vie de tout enfant. On veut être libre mais en même temps on n'a besoin que d'une seule chose: le creux chaud des bras maternels! Ces merveilleux bras qui seront toujours là, même après de bien longs voyages, même après bien de longues années. Maurice Sendak a bien perçu et retranscrit, tant par l'illustration que par le texte, l'inconscient enfantin pour le plus grand bonheur des lecteurs, jeunes et moins jeunes (Ici, on en parle vraiment bien)!
Un album à mettre dans toutes les bonnes bibliothèques et entre toutes les mains!
L'avis de antigone malice
La bande annonce du film inspiré de ce merveilleux album ici . Il sort en France en octobre prochain (le 14 pour être précise)....à vos agendas!