(dépêche)
Rajoelina ne veut pas d'ex-présidents malgaches au futur
scrutin
13 mai 2009 - il y a 2 heures 1 min
Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé qu'il négociait un accord avec les partis politiques du pays pour que les anciens chefs de l'Etat ne puissent pas se présenter à la prochaine
élection présidentielle.
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"Nous espérons signer un accord (...) Selon cet accord, ceux qui ont exercé un rôle à la tête de l'Etat auparavant ne pourront pas se présenter", a dit Rajoelina à la presse, précisant que "cet
accord n'a pas été accepté par tous."
La France a réaffirmé mercredi qu'Andry Rajoelina, qui a pris le pouvoir en mars dans des conditions controversées, avait annoncé mardi qu'il ne serait pas candidat au futur scrutin
présidentiel.
L'information, donnée de source diplomatique française, a été démentie dans la capitale de la Grande Ile de l'océan Indien où l'on affirme que le jeune dirigeant, qui s'est emparé du pouvoir avec
l'aide de l'armée, n'avait fait aucun commentaire dans un sens comme dans l'autre.
"Il n'a rien dit de tel", a assuré un proche collaborateur de Rajoelina. "Le président n'a pas évoqué jusqu'ici la question de sa candidature".
A Paris, le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux, a enfoncé le clou mercredi.
"Le président de la Haute autorité de transition, Andry Rajoelina, a fait part hier devant le corps diplomatique résidant à Tananarive de sa décision de ne pas se porter candidat aux prochaines
élections générales", a-t-il déclaré.
"Nous attendons qu'il confirme publiquement cet engagement qui nous paraît de nature à faciliter les négociations politiques en cours entre Malgaches en vue de la finalisation rapide d'un accord
politique consensuel et le plus inclusif possible", a-t-il ajouté dans un point de presse électronique.
La date d'organisation de cette consultation est incertaine, le gouvernement d'Antananarivo ayant refusé le 1er mai de prendre un engagement de la tenir avant la fin de l'année, comme le
souhaitent les chancelleries occidentales.
Plusieurs pays, dont la France, l'ancienne puissance coloniale, parlent d'un coup d'Etat, Andry Rajoelina ayant renversé le président élu Marc Ravalomanana avec l'appui de l'armée et après des
semaines de troubles.
L'Union africaine et la Communauté de développement de l'Afrique australe ont suspendu Madagascar de leurs rangs en assimilant l'arrivée au pouvoir de Rajoelina à un "coup d'Etat".
L'UA et la SADC souhaitent elles aussi la tenue d'une élection présidentielle d'ici la fin de l'année.
Alain Iloniaina, avec Yves Clarisse à Paris, édité par Jean-Loup Fiévet