Pour les masques du Nord de la Grande île, le nez proéminent, recourbé jusqu'à toucher le menton, ainsi que la bouche ouverte en rictus ou « sourire » sont les éléments les plus frappants.
Il en est de même de l'imposante coiffure réalisée en cheveux humains et du costume composé de fibres végétales et de plumes de notou, un pigeon aux plumes noires.
Ce masque était étroitement associé au deuil des chefs et apparaissait lors des cérémonies mortuaires comme un substitut du chef défunt.
Les cheveux qui le composent étaient donnés par la deuillerie du clan de la mère du chef défunt. Pendant que le corps pourrissait, les deuilleurs se coupaient les cheveux et la barbe qu'ils avaient laissé pousser.
En cela, ce matériau très intime, constituait un symbole de vie.
Le bois de houp, un arbre séculaire, associé à la figure du chef, compose le visage du masque.
Enfin, un filet couvert de plumes de notou enveloppait le corps du porteur de masque.
Le filet est associé au monde de la mer, monde des morts, tout comme les plumes de notou, appartenant au domaine des oiseaux, c'est-à-dire d'une manière métaphorique au domaine des ancêtres, contribuent à donner à ce masque de deuilleur des valeurs symboliques liées à la vie et à la mort.
Le masque de deuilleur intervenait lors de la cérémonie où le chef défunt devenait Ancêtre. Il montait et descendait la grande allée du village qui conduisait à la case centrale. Les membres du clan maternel du chef recevait des présents de la part du clan paternel. Le masque ramassait ces présents.
Le masque s'appelait L'homme-oiseau dans le Nord de la Nouvelle-Calédonie.
Pour en savoir plus sur les arts de Nouvelle-Calédonie, voir bibliographie prochaine.
Photo 1 : Musée du Quai Branly.
Photo 2 : de l'auteur au Musée du Quai Branly.
Photo 3 : Musée d'Ethnographie de Neuchâtel.