Vous connaissez cette agréable sensation lorsque vous sortez d’un film choisi au dernier moment sans conviction un morne lundi soir et qui s’avère être un véritable chef d’œuvre ? Un moment d’évasion et de légèreté qui vous a filé une banane sensationnelle. C’est un peu l’avantage des films choisis à la dernière minute, on peut pas vraiment dire qu’on est déçu. A l’inverse il est rare qu’on puisse fièrement affirmé “les mecs, il faut absolument que vous alliez voir ce film” ! Et bien c’est tout simplement la phrase que je n’arrête pas de répéter depuis 2 jours à propos de Good Morning England (The Boat That Rocked).
Ce film est une curieuse incursion loufoque dans les coursives d’un bateau stoppé en Mer du Nord et qui inonde de Rock’n Roll les terres de sa chère (et alors jeune, nous sommes en 1967) Majesté Elisabeth II alors que la diffusion de cette musique du diable était interdite sur les stations radio anglaises.
Pas vraiment de scénario si ce n’est une succession de tranche de vie de la fine équipe qui anime la radio et une trame de fond sur les efforts d’un ministre qui veut à tout prix la mort Radio Rock. Pas vraiment d’histoire donc et pourtant la magie opère, on entre complètement dans le quotidien de ces personnages extraordinaires, on se surprend à sourire (au pire) de leur moindre réplique et on se laisse bercer par les musiques légendaires soigneusement sélectionnées pour l’occasion et leur parfum d’insouciance : on passe donc allègrement des Stones aux Beach Boys en passant par Cat Steven, The Box Tops, Jeff Beck et autre David Bowie.
Au final, un film d’ambiance qui nous transporte dans une époque où - déjà - on se battait contre l’audition de musique illégal et qui vous assurera, s’il le fallait encore, que - putain, quand même - c’aurait été pas mal de vivre un bout de la jeunesse de nos parents.
Original Soundtrack