Dans notre précédent billet, nous avons mis en avant le fait que les enseignants du primaire dits «désobéisseurs» protestent contre les retenues de salaire qui touchent certains d’entre eux. Ces «désobéisseurs», qui refusent depuis la rentrée 2008 d’appliquer les programmes introduits à l’école primaire par Xavier Darcos, se revendiquent de la désobéissance civile, citant pèle-mêle Etienne de La Boétie, John Rawls et bien entendu Gandhi et Martin Luther King.
Il est déjà très surprenant que des «résistants» ne voient aucune incohérence entre le fait d’être rémunérés par un ministère et celui de refuser d’en appliquer les directives et de lui rendre des comptes. Ils refusent par exemple de donner des cours d’aide personnalisée aux élèves en difficulté. Ils sont également prêts à empêcher des étudiants de passer les concours de l’enseignement, leur faisant prendre le risque d’avoir travaillé pendant une année pour rien.
En dépit de cette grave situation, l’un des principaux soucis des «désobéisseurs» est de trouver une compensation à leurs retenues de salaire, au moyen d’une Caisse nationale de solidarité qu’ils ont créée. Désobéissants à l’égard de leur ministère de tutelle, les «résistants pédagogiques» semblent en revanche très dociles vis-à-vis de leur porte-monnaie.
Faut-il en conséquence qualifier ces enseignants réfractaires de «désobéisseurs», ou bien de profiteurs de l’éducation ?