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Un sujet majeur s'annonce pour le second semestre : l'ampleur des déficits et les conséquences politiques qui en résulteront.
Le débat public Français commence à s'ouvrir sur l'ampleur de la dette et les conséquences qui vont en résulter pour le rythme des réformes.
La France a le niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé des grands pays industrialisés ((44% du PIB contre 39,5% pour la zone euro et 35 % pour le G7) et en même temps elle doit s'endetter chaque année pour financer des dépenses encore plus importantes.
Tout se passe comme si, depuis le début des années 80, l'augmentation de l'endettement était en fait considérée comme une ressource publique à part entière.
Une large partie de l'augmentation de la dette a été utilisée pour financer les dépenses courantes de l'État et pour reporter sur les générations futures une part croissante de nos propres dépenses de santé et d'indemnisation du chômage.
Le recours à la dette a même souvent ralenti les nécessaires efforts modernisation.
La dette a permis à l'Etat de reporter la modernisation de sa gestion.
La preuve : le périmètre de ses missions s'est réduit, mais ses effectifs n'ont cessé d'augmenter (+ 300 000 agents, soit +14% entre 1982 et 2003).
L'endettement a également permis de maintenir certaines dépenses dont l'efficacité n'est pas avérée. Pas étonnant que ces dix dernières années, les dépenses de l'État ont été supérieures à ses recettes de 18% en moyenne.
Le rapport Pébereau proposait quelques orientations concrètes :
- l'effort de réduction des dépenses publiques doit être partagé par toutes les administrations publiques (Etat, mais aussi régimes sociaux et collectivités locales),
- toutes les recettes liées aux cessions des actifs publics non stratégiques et aux " bonnes surprises " conjoncturelles doivent être affectées au désendettement,
- toute dépense nouvelle devrait être gagée par une économie équivalente. L'efficacité de la dépense doit être au coeur des pratiques politiques et administratives. Un réexamen complet des dépenses de l'Etat et des régimes sociaux devrait s'engager.
Mais surtout, le rapport Pebereau préconisait une information transparente constante pour que ce dossier devienne, comme il le mérite, un vrai enjeu collectif.
Longtemps présentée comme une bombe à retardement, le temps semble s'approcher de l'explosion incontournable.