Bonjour amis lecteurs,
La visite du pape Benoît XVI en Israël est largement commentée ici et là, que ce soit au sujet des mots prononcés à Yad Vashem, ou ceux qui ont pesé lourd justement parce qu´ils n´ont pas été
prononcés.
Hier-soir, j´ai mis en ligne un article qui a blessé l´un de vous et qui me l´a fait savoir en MP, sans doute parce que les termes choisis par l´ auteur de l´article étaient quelque peu radicaux
et entachaient l´image publique du pape.
Je souhaite présenter ici trois articles qui permettront, il me semble, de corriger quelque peu une image sans couleurs de cet homme qui symbolise bien au-delà de sa personne, et qui se faisant,
ne peut jamais faire l´unanimité. Mais n´est-ce pas le lot de tous les hommes publics ?
Pourquoi
"corriger l´image" ? Parce qu´en dépit des attentes déçues, il a dit des choses essentielles et que je ne souhaite pas l´enfermer dans le silence qui a fait problème alors que par ailleurs, il
est , comme tout un chacun, au-delà de ce que nous pouvons saisir de lui. C´est mon humble avis.
Que la Paix vive dans le cœur de tous les hommes!
Fraternellement,
Rachel
1) Le pape déçoit à Yad Vashem
Par ETGAR LEFKOVITS
En visite en Israël, le pape Benoît XVI est rendu lundi à Yad Vashem. Il a rendu hommage à la mémoire des six millions de Juifs qui ont péri pendant la Shoah et s'est engagé à œuvrer sans relâche
pour éviter qu'une telle haine ne regagne le cœur des hommes.
Mais le discours du souverain pontife, très attendu au mémorial de la Shoah à Jérusalem, n'a exprimé aucune excuse au nom de l'Eglise catholique. La déception était ainsi palpable chez les
Israéliens qui s'attendaient à une allocution historique de la part du pape, né en Allemagne, au premier jour de sa visite en Terre sainte.
"Je suis venu me recueillir en silence devant le monument érigé en l'honneur des millions de Juifs tués durant la tragédie de la Shoah", a déclaré Benoît XVI.
"Ils ont perdu leur vie mais ne perdront jamais leur nom. Ils sont gravés d'une façon indélébile dans le cœur de leurs proches, les prisonniers qui leur ont survécu, et ceux qui sont déterminés à
ce qu'une telle atrocité ne vienne plus jamais ternir l'humanité."
La cérémonie, qui a eu lieu dans le Hall du souvenir, était considérée comme le moment clé de la visite du pape en Israël, après les récentes controverses concernant la levée de l'excommunication
de l'évêque Williamson ouvertement négationniste.
Or, son discours en anglais, teinté de citations bibliques, n'a à aucun moment fait référence aux Nazis ni aux controverses liées à la Shoah.
Le président du conseil de Yad Vashem, le rav Israël Meir Lau, lui-même survivant de la Shoah, a exprimé sa déception après le discours du pape : "il n'y a certainement pas eu d'excuse exprimée
ici. Quelque chose manquait. Il n'a mentionné ni les Nazis qui ont participé à la boucherie, ni prononcé un mot de regret."
De son côté, le président de Yad Vashem, Avner Shalev, a estimé que la "retenue" dans la formulation du discours était une "occasion manquée": "Je ne m'attendais pas à une excuse, mais nous
attendions d'avantage", a-t-il confié, "ce n'était certainement pas une étape historique."
Le porte-parole de la Knesset, Reuven Rivlin a affirmé après le discours du pape : "Tout ce que nous craignions s'est réalisé. Je ne suis pas venu au mémorial pour entendre des descriptions
historiques sur la Shoah. Je suis venu en tant que Juif, en espérant une excuse et une demande de pardon de la part de ceux qui ont causé notre tragédie, et parmi eux les Allemands et
l'Eglise.
Mais à ma plus grande tristesse, je n'ai pas entendu une telle chose", a constaté Rivlin.
2) Soutien total à Vatican II
Pour une totale coopération entre Juifs et Chrétiens à travers le monde. La rencontre entre Benoît XVI et les Grands Rabbins d'Israël, à la synagogue Heikhal Shlomo, a été l'occasion pour le
souverain pontife de s'exprimer sur le dialogue judéo-chrétien.
Après les récentes controverses, le pape a surtout pu redire son attachement aux principes du Concile de Vatican II de 1960 et en particulier la suppression, dans la doctrine, de la
responsabilité du judaïsme concernant la mort de Jésus.
" Aujourd'hui, j'ai l'opportunité de répéter que l'Eglise catholique est complètement dévouée au chemin choisi par le Concile de Vatican II et à la réconciliation entre Chrétiens et Juifs. La
déclaration Nostra Aetate démontre un patrimoine spirituel commun entre nos deux communautés."
Le pape a appelé à des efforts conjoints pour une meilleure tolérance et une compréhension mutuelle. Il a promis
l'entière coopération du Vatican.
"Je remercie le rabbin sépharade Shlomo Amar et le rabbin ashkénaze Yona Metzger pour leurs mots chaleureux de bienvenue et leur désir de poursuivre les efforts d'amitié entre l'Eglise catholique
et le Grand Rabbinat. Vos visites au Vatican en 2003 et 2005 sont un signe de bonne volonté pour poursuivre dans cette voie," a expliqué Benoît XVI.
"Soyez assurés de mon désir d'aboutir à une meilleure compréhension et coopération entre le Saint Siège et le Grand Rabbinat d'Israël. Une grande source de satisfaction pour moi sont les
résultats encourageants de la commission interreligieuse du Saint Siège avec la délégation du Grand Rabbinat pour les relations avec l'Eglise catholique."
3) Une note pour la paix au Kotel
Un appel à la paix placé entre les pierres du Mur Occidental. Le pape Benoît XVI s'est rendu ce matin devant le vestige du second temple de Jérusalem.
"Dieu de tous les temps, pour ma visite à Jérusalem "cité de la paix", maison spirituelle pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans, j'apporte avec moi les joies, les espoirs, les aspirations, les épreuves et les souffrances de ton peuple à travers le monde, "commence la note du souverain pontife.
"Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, entend le cri de ceux qui souffrent et qui ont perdu espoir. Envoie la paix sur la Terre sainte et le Moyen-Orient. Ecoute le cœur de ceux qui t'appellent,
qui marchent humblement sur tes pas de justice et de compassion."
Tôt mardi matin, le pape a visité le Mont du Temple. En signe de respect, il a ôté ses chaussures rouges pour entrer dans le dôme du Rocher, troisième lieu saint de l'islam.
"Le dôme du Rocher reflète le mystère de la création et la foi d'Abraham", a déclaré le souverain pontife sur le site.
Le pape a souligné les connections entre les trois religions monothéistes : "Chacune d'entre elles croit en un seul Dieu, reconnaît Abraham et ont inspiré un riche patrimoine spirituel,
intellectuel et culturel.
Après la visite au Mur occidental et au dôme du Rocher, Benoît XVI doit s'entretenir avec les Grands Rabbins israéliens à la synagogue Heikhal Shlomo. Puis, il doit se rendre au mont Sion et au
Cénacle avant de rejoindre la basilique de Gethsémani et de célébrer une messe solennelle dans la vallée du Kidron dans l'après-midi. "
Articles mis en ligne par Jerusalem.Post :
http://fr.jpost.com/