C’est le titre, un brin provocateur, d’un excellent article de Libération qui revient sur l’affaire de la vente à la découpe de l’aide aux étrangers dont nous avons parlé.
En effet, le Ministre de l’immigration de l’intégration de l’identité nationale et de développement solidaire (tel est son nom officiel) avait lancé un appel d’offres pour la gestion de l’aide aux étrangers comme s’il s’agissait d’un simple chantier.
Passons sur cette vision spécifique, le marché s’était vu retoqué en raison du recours de la Cimade jusqu’alors seule habilitée à intervenir dans les centres de rétention. Suite à cette décision, la Cimade a donc déposé un recours devant le tribunal administratif. Ce recours devait être examiné le 13 mai, mais les pièces du dossier sont déjà disponibles et nous apprennent de belles choses sur la mise à l’écart de la Cimade.
On reproche à l’association d’être un peu trop critique. Notamment concernant certains centres de rétention comme celui d’Oissel. Dans les documents transmis au TA, le préfet de Seine Maritime, décrit ainsi son souhait que la dite association “ne soit plus habilitée à intervenir au sein des CRA, et ce au profit d’autres associations plus aptes à assister les rétentionnaire conformément aux missions dévolues par la réglementation, sans rechercher en permanence à entraver le bon déroulement des procédures“.
Ou comment exprimer à demi-mots que les gêneurs de la Cimade rendent un mauvais service à l’Etat en critiquant ces centres.
Alors que le juge administratif devait se prononcer le 13 mai sur la procédure de référé, Eric Besson n’a pas souhaité attendre le jugement et a signé le décret portant attribution des marchés se moquant pleinement de la justice.
Cette décision est donc bien le signe qu’Eric Besson a intégré tous les enseignements de son désormais patron Sarkozy : prendre les décisions au mépris de toutes les autres institutions (Parlements, Juges, Commission de déontologie..), mépris, trahison…. un bel avenir donc pour l’élève Besson vis-à-vis de son nouveau maître Sarkozy (déjà fort habile dans cet art … Chirac s’en souvient…).
D’où sa promotion à la tête du parti de Droite (Union du Mini-Plan - UMP)