Aujourd'hui, je vais vous parler de Toute l'histoire de mes échecs sexuels...
Non rassurez-vous, je ne vais certainement pas vous parler de ma vie privée – et puis quoi, encore ? - mais vous livrer la critique du documentaire que le réalisateur Chris Waitt a réalisé, une auto-analyse de ses propres problèmes sentimentaux et sexuels...
Enfin, «documentaire», c'est vite dit... Cela ressemble plus à un «documenteur» bien ficelé. Car bien que le cinéaste assure que tout ce qui est dans le film est véridique, et que la réalité et même bien pire, le cinéaste semble un peu trop malin et plein d'humour pour ne pas avoir savamment mis en scène son long-métrage.
L'idée, déjà, fleure bon la mystification. Qui donc pourrait avoir l'idée saugrenue de raconter ses différentes ruptures amoureuses en allant interviewer ses ex ?
Et qui donc pourrait avoir accepté de financer un truc pareil ? A moins, bien sûr, que tout soit mis en scène de manière à rendre le tout cinématographiquement intéressant, notamment à l'aide d'une bonne dose d'autodérision et d'une pincée de provocation.
Il faut bien reconnaître que l'idée est assez originale et que le résultat est souvent drôle. Le documentaire tourne au fiasco dès le début : Quand le brave Chris essaye d'interviewer ses anciennes conquêtes, celles-ci lui claquent la porte au nez et le menacent de procès s'il cite leurs noms. Les rares femmes de sa vie à accepter de répondre à ses questions sont sa mère et des flirts d'enfance, et là, il se fait méchamment tailler le portrait et ne récolte que des propos sans intérêt. Alors il essaie de se pencher sur le problème d'impuissance sexuelle qui a souvent pesé sur sa vie de couple. Il multiplie les expériences bizarres destinées à lui remonter aussi bien le moral qu'une certaine partie de son anatomie. Par exemple une séquence de domination sado-masochiste assez douloureuse ou une cure de viagra assez extrême – mais tout aussi douloureuse...
Le problème, c'est que l'ensemble manque cruellement de substance et que très vite, on s'ennuie devant les mésaventures de ce grand dadais de cinéaste. Sur un format court, le film aurait pu fonctionner correctement, mais sur 1h30 de métrage, le procédé s'essouffle bien vite. Le style, assez proche de celui adopté par Morgan Spurlock dans Supersize me, ne compense pas l'absence de réel sujet et on peut tout à fait se désintéresser totalement de cette virée nombriliste un peu longuette (et encore, on a échappé au montage initial de plus de 3h!).
Finalement, Toute l'histoire de mes échecs sexuels est un peu à l'image de son réalisateur, un peu mollasson, agaçant et superficiel, mais également roublard, plein d'humour et somme toute assez sympathique.
L'expérience n'est pas désagréable, et arrache évidemment quelques sourires, mais cela reste une oeuvre très mineure. Pour faire des jeux de mots un peu faciles, disons que ce n'est pas la "débandade", mais que cela n'a rien d'excitant non plus...
On attend de voir ce que vaut ce jeune cinéaste face à un sujet de société un peu plus consistant...
Note :