Pas très adepte de ce genre de contrôle, Laurence Parisot a réussi à désigner une personnalité « incontestable » pour présider ce que De Gaulle aurait appelé un « machin ». Fine mouche, elle a prévu que le machin en question ne puisse pas s’autosaisir. Il ne s’intéressera donc et ne répondra qu’aux conseils d’administration ou aux comités de rémunération qui auraient brusquement des scrupules quant à leurs habituelles pratiques. Et quand on connaît l’indépendance de ces derniers par rapport aux dirigeants en place…
La personnalité « incontestable » choisie est un connaisseur en la matière : sa dernière rémunération comme président du directoire d’AXA en 1999, s’élevait à 516.000 euros de salaire fixe et 2,2 millions d’intéressement. À peine plus que les 800.000 euros qu’il vient d’annoncer dans un louable bien que tardif effort de transparence et qui correspondent désormais à sa modeste retraite et aux nombreux jetons de présence qu’il continue de percevoir dans divers conseils d’administration. Il faut bien se tenir au courant.
Certes, à défaut d’être un dirigeant modestement retraité, Claude Bébéar est un entrepreneur à la réussite incontestable. Le caneton déchaîné bien connu a beau dire, l’homme qui a réussi à accumuler en vingt ans une fortune d’un milliard d’euros - une broutille - est un gagneur. En 20 ans, il aura ainsi accumulé 64.000 années de SMIC, ou 30.000 années de revenu moyen de patron de TPE, ou bien encore 20.000 années de revenu moyen de patron de PME !… Quand bien…