Le dégoût et le mépris

Publié le 12 mai 2009 par Drzz

Dans Le Monde du 11 mai, un article narre la visite du pape Benoît XVI en Israël sous le titre A Yad Vashem, le pape appelle à "ne jamais nier" la Shoah. Benoît XVI avait dénoncé la "Shoah" et souhaité que "l'humanité ne soit plus jamais témoin d'un crime d'une telle ampleur".

C’est comme les œufs durs, me dis-je, impossible de les louper. Errare humanum est, mes amis. Il faut attendre le paragraphe final pour mesurer la profondeur de la pathologie qui infecte le quotidien. Avec un sous-titre qui proclame "Pas de visite au Musée de la Shoah", Le Monde conclut : « Cette visite du pape en Israël se déroule sur fond de polémique entre le Vatican et Israël avec la levée de l'excommunication de l'évêque négationniste Richard Williamson

L'Etat juif s'oppose aussi à la béatification, souhaitée par Benoît XVI, de Pie XII, accusé de ne pas avoir fait entendre sa voix durant le génocide nazi. Le pape ne visitera pas le musée consacré à la Shoah, à la différence de son prédécesseur, Jean Paul II, en 2000 ».

Non, elle ne se déroule pas « sur fond de », puisqu’à l’occasion d’un certain nombre de réunions avec d’importantes délégations juives et des déclarations papales sans équivoques, le « fond » a été gommé.

La guerre menée depuis 1963 par l’auteur allemand Rolf Hochhut contre le pape Pie XII – écrivain qui débuta à l’extrême-gauche avant de soutenir le numéro un des négationnistes David Irving – est devenue une obsession de cette extrême-gauche.

On peut évidemment débattre du rôle de Pie XII pendant la Shoah, mais la fièvre obsidionale se saisit du Monde – et pas des autorités israéliennes, qui ont bien plus titre que le quotidien parisien à se faire les défenseurs attitrés des Juifs -, alors que Le Monde adore les Juifs morts et exècre les vivants, pour peu qu’ils osent se défendre.

La goutte de fiel qui fait déborder le vase, cependant, est l’ultime phrase de l’article, « Le pape ne visitera pas le musée consacré à la Shoah, à la différence de son prédécesseur, Jean Paul II, en 2000. » Mais bon sang, y est-il obligé ? Y-a-t-il un abonnement ? Un ticket obligatoire ?

Non, pour Le Monde, dont les rédacteurs Moyen-Orient passent leur vie à fouiller les poubelles d’Israël, à amplifier le moindre ragot provenant des extrémistes israéliens les plus ineptes, et des tueurs palestiniens les plus contrefaits, il s’agit de baver le plus possible sur un Vatican exécré pour cause de non-conformité complète avec l’Islamophilie frénétique qui les anime.

Quand je parle de « Vatican », je parle moins de la machinerie de la Curie, que même Jean-Paul II ne parvint pas à maîtriser ni à purger suffisamment de ses éléments fascistoïdes (ni gauchistes !), que de Joseph Ratzinger, pape.

Qu’un Pape aille au mémorial de Yad Vashem, et prononce des paroles telles que "Je suis venu pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de personnes tuées dans l'horrible tragédie de la Shoah" suffit largement à mon bonheur.

Les membres de ma famille, exterminés en grand nombre, le méritent, comme tous les autres. Quels qu’aient été les errements de l’Eglise catholique romaine au cours de l’Histoire, le changement est là, patent.

A l’égard des baveurs, il ne me reste que le dégoût, et le mépris.

Le dégoût et le mépris (info # 011205/9) [Analyse]

Par Laurent Murawiec à Washington © Metula News Agency