La première réflexion qu'on se fait est de dire que les ménages français sont beaucoup moins endettés, que les crédits à taux fixes dominent largement, et que le système d'hypothèques rechargeables, sur lequel repose le système anglo-saxon est embryonnaire chez nous (ce qui est en grande partie exact)...Et que des épisodes de paniques du type de ce qui arrive à Northern Rock ne se produiront pas en France.
Mais voilà, on a vu au cours du 1er épisode de la crise du crédit en juillet août que des fonds à priori peu risqués de banques et établissements financiers français avaient été concernés, et cela est un indice des connexions très fortes et immédiates existant entre les banques des divers pays développés.
L'institut credit flux, spécialisé dans l'étude des dérivés de crédit et titrisation de crédit hypothécaires publie ainsi un palmares mondial des établissements les plus engagés sur ce secteur, notamment en tant que contrepartie.
Voici donc un tableau (pour 2006) des 10 premiers établissements les plus actifs sur le marché des CDO, les montants donnés ici étant exprimés en millions de $ (ex : 228 441 millions pour Calyon, soit 228 milliards de $)...
Nous trouvons 3 établissements français bien connus dans ce "top 10" :
Calyon (filiale du crédit Agricole), BNP Paribas, SG (Société Générale), Calyon et BNP étant même devant des célèbres banques américaines ou anglaises comme Morgan Stanley, Merril Lynch, Barclays et Bank of America.
http://www.creditflux.com/public/data/leaguetables.htm
1 JP Morgan 348 573 22
2 Calyon 228 441 15
3 BNP Paribas 218 990 14
4 Morgan Stanley 153 884 10
5 Merrill Lynch 143 438 9
6 Deutsche Bank 136 894 9
7 SG 102 123 7
8 Barclays 101 903 7
9 Bank of America 77 752 5
10 Citigroup 72 844 5
On retrouve le même type d'observations dans le classement du 2ème trimestre 2007
Axa occupe quand à elle la place de N°1 des "managers de CDO synthétiques" en juillet 2007.
Comme tout particulier, je n'en sais pas plus sur les risques encourus associés à cette intense activité de certaines de nos grandes banques sur les dérivés de crédit...mon commentaire n'ira donc pas au delà de l'interrogation.
J'espère simplement que les dirigeants de ces grandes banques savent mesurer les risques pris...si possible mieux que ceux du Crédit Lyonnais en 91 ou que les gérants des fonds monétaires dynamiques qui ont été dépassés par des "conditions de marché extraordinaires" en juillet-août 2007, pour reprendre leurs propres mots.