Paola Calvetti
Presses de la Cité, 2009
Eh oui, encore ce livre...
La curiosité me perdra. A force de lire vos billets, je voulais savoir comment c'était !!!
Si je n'avais pas lu la quatrième de couverture et quelques billets sur ce livre, je n'aurais rien compris aux premières pages, mais heureusement ensuite j'étais mieux réveillée ou alors c'était plus clair...
Bref, Emma, ancienne traductrice fatiguée de son métier, divorcée sans heurts et mère de Mattia, décide de changer de vie, et grâce à l'héritage d'une tante, réalise son rêve : ouvrir une librairie. Mais attention! Une librairie spécialisée dans les romans d'amour. Ne pas faire la moue, cette catégorie englobe quasiment tous les chefs d'oeuvre de la littérature...
Un jour elle retrouve dans un livre un post it laissé par un client de passage : y sont inscrits le nom et le numéro de téléphone de Federico, son grand amour du lycée, qu'elle n'a pas revu depuis 31 ans. Il est marié, a une fille, est architecte et vit à New York.
Démarre une correspondance entre Emma et Federico, qui se retrouvent tous les 10 avril à Belle Ile en mer pour cinq jours ensemble.
Alors?
Au début un peu agacée par Emma qui refuse calculatrice, internet, portable, vin et permis de conduire. Je suis peut être trop rationnelle pour accrocher à cette histoire qui reprend après 31 ans de façon aussi hasardeuse. Quid de la femme de Federico? Pourquoi cette histoire d'amour a-t-elle tourné court quand Emma et Federico avaient moins de 20 ans? Quand je l'ai su d'ailleurs, ça ne m'a pas convaincue.
Puis je me suis surprise à trouver beaucoup plus passionnante la vie d'Emma à Milan et l'histoire de sa librairie qui marche très bien tout de suite (pas très réaliste non plus tout ça, mais bon). J'aurais pu me passer des lettres de Federico, tiens. Sauf quand il parle de la Morgan Library qui contient des trésors dont le manuscrit de Lady Susan de Jane Austen...
Finalement mon côté amoureuse des livres a pris le dessus. J'avoue avoir pris beaucoup de plaisir à suivre la petite vie de cette librairie, de ses employés, de ses clients, des amis d'Emma. J'aimerais bien voir les vitrines de cette librairie, y flâner, assister aux "après midi d'Emma". On croise des lecteurs, le client qui vole les livres, celui qui les lit sur place.
Cerise sur le gateau, toutes ces jolies petites remarques au fil du roman.
"Je ne retrouve plus mon billet. (...) Où une libraire tête en l'air peut -elle bien avoir rangé son billet de train? Dans un livre. Et en effet il est là, entre les pages de l'Amant de marguerite Duras."
"Pour lui je suis ausi prévisible qu'un roman quand on sait déjà à la page vingt comment l'histoire évoluera et se terminera. c'est le genre qui se vent le plus, les romans sans surprise, les lecteurs se fichent de ce que disent les critiques, ils adorent quand il se passe exactement ce à quoi ils s'attendaient."
"Ce que je préfère, ce sont les trains, la plus vaste salle de lecture du monde, sur tous les continents.(...) C'est fantastique un livre, ça n'a pas besoin de prise, de chargeur, de batterie (...). Le livre, c'est ma vie parallèle, il me fait avoir partout de la famille et des amis, même morts. Quand je lis, j'oublie qui je suis. Je ne me rappelle pas qui disait que lire des livres c'est comme fumer, et que le plus beau, c'est qu'on n'a pas besoin d'arrêter."
A lire pour Emma, sa librairie, les romans et la lecture, pas pour l'histoire d'amour.
Beaucoup ont lu ce livre, avec des avis parfois différents : Cecile, Cuné, EstelleC, Lael, Doriane , Cryssilda, Anna Blume, Virginie, Maribel,Mirontaine,
Saxaoul a abandonné
Merci à Suzanne de Chez les Filles!!!