Un peu plus de 5 000 personnes sont atteintes de la désormais célèbre grippe A H1N1, 56 en sont mortes. C’est terrible, bien sûr. Mais c’est bien peu comparé aux ravages causés par le sida qui tue des milliers de personnes chaque jour.
Certes, le spectre de la grippe espagnole de 1918 nous invite à être prudent – bien que 1918 et 2009 n’aient pas grand chose en commun – mais il ne faut pas oublier que le sida tue 2,2 millions de personnes chaque année.
C’est en substance le message adressé par les docteurs Gallo et Montagnier (prix Nobel 2008), (co)découvreurs du virus du sida. Lors d’une conférence à l’Institut de virologie humaine de l’université du Maryland (USA), ils ont exhorté pouvoirs publics et citoyens à cesser d’agir “comme si HIV et sida n’étaient plus une menace 25 ans après que le virus a été découvert”.
Ils ont établi un plan pour contrer les effets dévastateurs du sida. Plan qui préconise, entre autres, d’investir dans les infrastructures médicales et dans les structures d’éducation, de susciter des vocations chez les jeunes chercheurs et de continuer à financer la recherche sur un vaccin. En décembre, le Dr Montagnier avait estimé que “la mise au point d’un vaccin thérapeutique pourrait prendre de quatre à cinq ans”. Espérons qu’il ait raison.
Pendant ce temps là, le paludisme (pour ne parler que de lui et pas de la tuberculose, ni de la rougeole ou de la dengue) affecte plus de 300 à 500 millions de personnes. Selon l’agence Reuters, entre 1,5 et 2,7 millions des personnes en meurent chaque année. Dans une la quasi-indifférence puisque le palu est un parasite poli qui a le bon goût de ne pas toucher les pays du Nord. Tandis que la grippe…
Photo : Jonrawlinson