Paru le 2009-05-12 13:00:00
Gosport, Royaume-Uni – Des appareils bougeant comme des serpents pourraient générer de l’électricité pour des milliers de foyers britanniques. Selon les scientifiques, ces « serpents de mer » géants utilisant l’énergie des vagues produiront de l’énergie sur la côte britannique d’ici 5 ans.
Chaque appareil, appelé « anaconda », peut mesurer plus de 180 mètres de long. L'anaconda est fait d’un tube de caoutchouc capable de produire un mégawatt d’énergie. L’objectif est d’en placer plusieurs le long de la côte, où ils flotteront sous la surface de l’eau pour être exploités. L’entreprise Checkmate affirme que les groupes de 50 anacondas pourront générer chacun assez d’électricité pour alimenter 50 000 foyers à bas prix.
A Gosport dans le Hampshire, une version de 9 mètres d’un « anaconda » est actuellement testée par QinetiQ dans une piscine de 275 mètres. Cette piscine peut simuler la force et la fréquence des vagues de l'océan, auxquelles les appareils seront confrontés en mer. Checkmate espère pouvoir tester les appareils grandeur-nature dans l’océan d’ici 3 ans, et déployer le long des côtes les premiers « anacondas » pour une production commerciale d’ici 2014.
Les vagues produisent un courant d’eau qui passe dans le tube par pulsions, comme le sang dans une artère, emmagasinant de l’énergie pour actionner une turbine située dans le prolongement du tube. L’électricité générée par la turbine sera capturée et acheminée vers le rivage par des câbles. De plus petites versions de l’appareil pourraient être localisées le long de fermes éoliennes au large où ils pourraient alors utiliser des connections déjà existantes pour transmettre l’électricité vers la terre ferme.
Le professeur Rainey, à l’origine de cette invention et ingénieur consultant du cabinet Atkins, déclare qu’il s’agit d’une nouvelle génération de machines productrices d’énergie. "Cependant, le problème de ces machines est qu’elles ont tendance à se détériorer au cours du temps dans l’environnement hostile marin" précise-t-il. Mais l’anaconda est fait de caoutchouc, un matériau naturel résistant et demandant peu d’entretien.
Le directeur de Checkmate, Paul Auston, pense que l’anaconda permettra au Royaume-Uni d’atteindre les objectifs de l’UE qui sont de produire 15 % d’énergies renouvelables d’ici 2020. « Ce que nous offrons à travers Checkmate est une nouvelle technologie non visible. Sous l’eau, elle n’est pas si intrusive et elle est faite de matériaux naturels » annonce M. Auston. Son entreprise est confiante et pense qu’elle sera capable de développer ce produit de façon à ce qu’il soit abordable et compétitif par rapport à d’autres énergies renouvelables, telle que l'énergie éolienne.