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Grant McCracken, anthropologue tenant un blog souvent perspicace, a livré dans un de ses derniers billets son point de vue sur Nike+, le dispositif destiné aux joggers qui permet de tenir un journal de bord online de son activité.
Partant du constat que Nike+ n'est ni plus ni moins qu'un réseau social, Grant pointe du doigt deux faiblesses de l'outil.
Premièrement, Nike+ se place uniquement dans une logique de compétition vis-à-vis des autres coureurs. Il est possible de comparer ses performances,mais il n'est pas possible d'associer son capital de points à celui d'autres coureurs, pour former des collectifs de coureurs par affinités, qui pourraient alors courir contre d'autres groupes de coureurs. Bref, Nike+ autorise un seul type d'interaction entre les coureurs: chacun pour soi.
Deuxièmement, Nike+ ne permet pas d'utiliser son réseau pour rencontrer des coureurs partageant des centres d'intérêts communs.
Et McCracken de se demander si cette approche purement sportive de la communauté ne s'explique pas par l'ADN de la marque et ses méthodes de travail, centrées sur la valeur compétition ?
Il serait intéressant de savoir ce que Nike pense du point de vue de McCracken et de ses propositions pour enrichir leur réseau social de dimensions qui ne soient pas uniquement fondées sur la dimension sportive de la pratique, mais aussi sur des aspects culturels et sociaux ?