Chacun semble se réjouir dans le brave canton de Vaud de la nomination du citoyen Antenen J., homme de terrain, à la fonction suprême et convoitée de chef de la police, de Gnafron 1er vaudois, sans doute un rêve de gosse qu’il n’osait même pas faire, juste après celui de conducteur de camions de pompiers.
En fait pour le plus grand bien de l’ordre judiciaire qui s’en débarrasse ainsi élégamment, notre cador va se transporter de façon plus permanente du côté de la Blécherette. Dont acte. Car il faut rappeller que c’est sous son règne et sous son contrôle plus ou moins direct que des instructions pénales aussi subtilement menées que celle de l’affaire BCV et celle du cadre RSR qui aime un peu trop les jeunes filles dénudées ont été “menées”.
Menées étant un grand mot puisque l’affaire de la BCV est en passe de finir définitivement en eau de boudin totale à cause d’un dossier mal ficelé et que celle du cadre de la RSR est déjà en capilotade.
Le moment d’expliquer en deux mots une particularité vaudoise : un juge d’instruction est en principe chargé d’instruire. Mais au nombre de ses tâches annexes figurent le fameux pouvoir de juger, de trancher, de sanctionner. un pouvoir qu’il est censé utiliser par ordonnance pour mettre fin plus simplement aux petites affaires, mais qu’il entend en réalité mette en œuvre quelques fois par année pour satisfaire ce goût inavoué pour la fonction de juge du siège qu’il n’aura peut-être jamais, le management des carrières étant plus qu’étranger au monde judiciaire vaudois.
C’est donc ainsi qu’après une instruction pilotée d’en haut, notre cadre RSR s’est vu proposer une petite ordonnance gentillette mais faite en catimini dans un bureau, ou alors, suprême délice, l’opportunité alternative de se faire juger en public, petit chantage institutionnel pour le moins discutable.
Après une seule journée de procès public, (et sur demande du Parquet retrouvant soudain un vague début d’esprit critique) on se rend compte qu’il a très bien fait de choisir cette solution courageuse. L’instruction comprend en effet manifestement au moins deux trous béants qui ne seront pas rattrapables : celui qui consiste à déterminer quand et qui a crée ou modifié un fichier sur un ordinateur (on disait ici il y a quelques mois que ce point poserait un problème inextricable ) et celui qui … on aurait peut-être pu y penser avant, consiste à lui montrer pour la première fois les 300 photos saisies, pour “voir s’il les reconnaîtra et pour analyser ses réactions à leur vue” … c’est vrai qu’il était impérieux de surtout ne rien lui montrer avant l’audience de jugement !
De qui se moque-t-on dans ce canton ? il fallait un coupable car on a visiblement cédé aux sirènes de la dénonciation bien imprudemment et bien trop tôt. En attendant, même si le cadre RSR a des penchants discutables, elles n’en sont pas encore pénales pour quatre sous. Et dans la foulée on a quand même réussi à dépenser des dizaines de milliers de francs pour des crétineries, visiblement sans résultat, et surtout pour réussir à casser des vies.
Le jour où le juge devra payer de sa poche les dégâts causés par son action (comme quiconque ici bas), on aura enfin résolu le problème de ces dossiers mal ficelés qui de façon répétitive font rire en Pays de Vaud mais aussi grogner contre une incompétence manifeste et dangereuse.
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Vaud: pistrouille judiciaire
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