Hier et avant hier,les divers formateurs,conseillers,inspecteurs ont,à juste titre à mon avis,vanté les nombreux mérites d'une pédagogie fondée sur une progression dite spiralée:
Késsekça ?
Dans une progression spiralée, il y a en général trois niveaux de traitement d’une notion :
un temps de sensibilisation;
un temps de synthèse où les nouvelles connaissances sont identifiées, nommées et détachées de leur contexte d’apprentissage ; et
un temps d’approfondissement où on utilise les nouveaux outils.
Chaque notion est commencée pour être enrichie progressivement tout en mettant en évidence les liens avec d‘autres notions.
« On revient régulièrement sur une notion déjà étudiée pour la compléter, l‘appliquer dans un nouveau contexte, l‘insérer dans un cadre plus large…la faire vivre. »
Ainsi:
Les savoirs et savoir-faire se construisent tout au long de l‘année.
Cela permet aussi de mobiliser fréquemment les différentes connaissances, de s‘appuyer sur des interactions possibles et de favoriser davantage la recherche de stratégies, de procédures personnelles de résolution,de diversifier les entrées pour un même objectif d‘apprentissage,
de laisser aux élèves un temps d‘appropriation de mémorisation,de remédiation,d‘organisation de ses connaissances .
S'il est une notion qui se prête parfaitement à ce type d'apprentissage,c'est bien la notion de vecteur :
La notion de vecteur est une notion éminemment simplificatrice,unificatrice et transversale que l'on retrouve dans de nombreux champs et à tous les niveaux en mathématiques,en physique et en sciences de l'ingénieur.
J'adore voir certains élèves écarquiller les yeux quand je démontre en deux ou trois lignes de calcul,grâce au produit scalaire,(produit qui opère entre vecteurs) la propriété d'Al Kashi qui est une généralisation au triangle quelconque du théorème de Pythagore.
C'est ce type de réaction qui me permet de digérer les nombreuses couleuvres que je dois avaler par ailleurs.
Plus tard,ces élèves qui écarquillent les yeux, apprendront que les vecteurs ne sont pas seulement ces petits objets géométriques sympas avec des flèches au bout ;
Ils découvriront que les polynômes,les suites,les matrices,les fonctions, etc ...
sont aussi des vecteurs et ils se diront :
"Pétard,c'était pas toujours évident au départ, mais c'est vachement cohérent,les maths!"
Oui mais voilà :
Dans le projet de réforme des programmes de seconde,les décideurs souhaiteraient nous priver demain de la possibilité d'introduire progressivement la notion de vecteur et ses efficaces applications !
En première seulement,juste avant le chapitre sur le barycentre et celui sur le produit scalaire et pas avant, est-ce bien judicieux ?
Il faut que j'arrête d'y penser,cela m'affecte tellement que j'en ai le tournis !
Cela perturbe même ma cousine!
Si vous n'avez rien contre la géométrie et la beauté,signez!
P.S.
Aux dernières nouvelles,la notion de vecteur serait réintroduite ( "à regret" ) en classe de seconde