Faites entrer l’accusé : Marc Dutroux, le démon belge

Publié le 12 mai 2009 par Lutin


Ce soir, France 2 propose en seconde partie de soirée, un nouveau numéro du magazine « Faites entrer l’accusé » présenté par Christophe Hondelatte. Au sommaire de ce numéro, « Marc Dutroux : le démon belge".

Le 15 août 1996, la Belgique et l'Europe entière découvrent le nom et le visage de Marc Dutroux. Un nom qui va être associé à la plus grande histoire judiciaire de la Belgique et qui va plonger tout un peuple dans l'horreur et la colère. Ce jour-là, on retrouve deux fillettes Sabine, 12 ans et Laetitia, 14 ans, disparues l'une depuis deux mois et l'autre depuis une semaine.

Elles sont vivantes, mais elles ont subi d'innommables abus sexuels durant leur détention dans une cave. Cette libération est obtenue à la suite des aveux de Dutroux, un homme de 39 ans déjà bien connu des services de police… Notamment pour des actes de pédophilie. Le 17 août, Marc Dutroux fait une autre révélation aux policiers : les corps de deux fillettes : Julie Lejeune et Mélissa Russo, 8 ans toutes les deux, disparues depuis le 24 juin 95 sont enterrées dans une des maisons de Dutroux. Mais la liste macabre ne s'arrête pas là, Dutroux révèle trois jours plus tard qu'il a aussi enlevé, fin août 1995 à Ostende, deux jeunes filles : An Marchal, 19 ans et Eefje Lambrecks, 17 ans. Leurs corps sont aussi retrouvés dans le jardin de l'une des maisons de Dutroux.

En découvrant peu à peu l'histoire de Marc Dutroux, la Belgique s'interroge… Pourquoi avoir remis en liberté Dutroux alors qu'il avait déjà en 1989 enlevé et violé cinq jeunes filles ? Pourquoi les gendarmes ne sont-ils pas parvenus à l'identifier plus tôt ? N'a-t-il pas bénéficié de protections ? La justice a-t-elle fait son travail ? Enfin, Dutroux n'est-il qu'un pervers isolé ou existe-t-il un véritable réseau pédophile avec, à sa tête, un dénommé Michel Nihoul ? Le 14 octobre 1996, nouveau coup de théâtre. Le juge d'instruction qui avait réussi à retrouver les deux fillettes vivantes est dessaisi de l'enquête. Le peuple Belge ne comprend pas cette éviction et une semaine plus tard 325 000 personnes manifestent dans les rues de Bruxelles leur désir de justice. C'est la marche blanche : la plus grande manifestation populaire en Belgique depuis la deuxième guerre mondiale. Tout le pays est en crise et réclame la vérité sur l'affaire Dutroux.

Une commission d'enquête parlementaire est créée et les auditions sont retransmises en direct à la télévision. Mais il n'y aura, en deux mois, aucune révélation sur d'éventuelles protections, on ne fera que montrer qu'il y a eu d'innombrables dysfonctionnements au niveau des autorités policières et judiciaires. Après sept interminables années d'instruction, le procès devrait enfin avoir lieu fin 2003 ou début 2004. Ce procès, bien entendu, va fasciner l'opinion à cause de la personnalité monstrueuse de Dutroux, mais sa culpabilité n'est pas le seul enjeu du procès… La véritable question est de savoir si ce monstre a pu bénéficier de protections et si d'autres personnes, avec lui, avaient constitué des "réseaux de l'horreur".