Les femmes sont en danger qu’elles soient simples habitantes d’un pays ou journalistes.
Trois journalistes sont actuellement emprisonnées, dont l’Irano-Américaine Roxana Saberi. Elle a été interpellée fin janvier à Téhéran, son lieu de résidence depuis 2003. Elle a été condamnée à 8 ans de prison pour espionnage pour les USA dans un procès à huit-clos qui n’a duré qu’une journée. Détenue depuis, elle aurait entamé une grève de la faim car une promesse de libération n’a pas été tenue si elle avouait des faits qui ne lui étaient pas reprochés. Elle a aussi dû faire face sûrement à de l’intimidation.
Journaliste, elle a interviewé des personnalités politiques, des opposants au régime iranien, des diplomates et travaillait sur un projet de livre qui a éveillé les soupçons des autorités iraniennes mais elle n’avait plus de carte de presse depuis 2006. Comme tous les journalistes, elle ne dévoilait pas ses sujets.
L’Iran ne reconnait pas la double-nationalité.
Il est possible aussi que cette condamnation soit un sabotage dans la volonté de rapprochement affiché par Barack Obama en faveur de l’Iran. Autre possibilité, la volonté que l’Iran veuille la libération de ses diplomates iraniens détenus en Irak en échange. La répression contre les intellectuels, les journalistes - même étrangers, les féministes, les acteurs, mais aussi tous les habitants se renforcent dans le pays. Arrestations, condamnations, emprisonnements sont le lot quotidien.
Le procès en appel a eu lieu, mais la décision est mise en différé. La famille de la journaliste conserve l’espoir.
J’ai appris ce lundi que Roxana avait été libérée, elle est sortie de prison. Une peine de deux ans avec sursis a été prononcée.
Les deux autres journalistes américaines sont emprisonnées à Pyongyang depuis mars 2009.
Nous jugeons ces pratiques barbares, mais elles sont monnaie courante dans ces pays qui, pour nous, ne respectent pas les Droits de l’Homme.
Cela n’a pas fait la une des journaux mais un bref article dans un seul. Delara Darabi, 23 ans, a été exécutée, pendue, en Iran. Elle a été reconnue coupable, il y a six, du meurtre de la cousine de son père suite à un cambriolage avec son petit ami. Bien qu’elle ait reconnue les faits, elle s’est ensuite rétractée, affirmant avoir été droguée par son ami et n’avoir été juste témoin que des faits. Elle était mineure au moment des faits. Elle ne devait donc pas être exécutée mais la justice iranienne passe outre très souvent et continue à exécuter des jeunes bien que les débats soient vifs au sein de l’appareil politique pour annuler ces pratiques. Delara a demandé pardon à la famille de la victime, elle n’a pas obtenu gain de cause. Seul un pardon aurait pu annulé cette exécution.
En prison, Delara peignait, elle était même exposée dans une galerie de Téhéran, tenue par une activiste se battant pour la cause des femmes et la peine de mort en Iran.
Les nouvelles de la santé d’Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix, ne sont pas bonnes, voire alarmantes. L’opposante birmane, assignée à résidence depuis 19 ans, ne peut pas manger, sa tension est faible et elle se déshydrate. Elle est sous perfusion. Son médecin est détenu pour raison inconnue par les autorités birmanes.
Nous, les femmes, mais aussi les hommes, devons nous mobiliser en cherchant, en écrivant sur ces massacres de nos consoeurs qui vivent dans des pays indignes.