La société Tobolar Copra, spécialisée dans la production d'huile de coco à Majuro, un atoll des îles Marshall (Pacifique), expérimente actuellement l'utilisation de cette huile comme carburant de substitution pour les moteurs, les groupes électrogènes ou les bateaux.
L'idée de faire fonctionner les véhicules à l'huile végétale n'est pas nouvelle : elle remonte à l'Exposition Universelle de Paris en 1900, où un certain Rudolf Diesel (inventeur du moteur du même nom) avait mis au point un moteur à combustion qui tournait à l'huile de cacahuète. A cette époque, l'ingénieur allemand prédisait déjà aux huiles végétales un avenir aussi prometteur que celui du pétrole. Il semble qu'il ne se soit pas trompé : le prix de l'huile de coco a récemment flambé à 1000 dollars la tonne, contre 550 dollars il y a encore quelques années.
Si la majeure partie de la production de l'usine Tobolar Copra est aujourd'hui destinée à l'exportation, la société de M. Kramer ambitionne d'étendre à domicile les applications de l'huile pour alimenter en électricité les îles les plus reculées de la zone Pacifique. Menacées par la flambée des cours du pétrole, les îles du Pacifique cherchent aujourd'hui à réduire leur dépendance vis-à-vis des importations et de l'utilisation massive de groupes électrogènes pour l'approvisionnement en énergie.
Selon M. Kramer, les premiers essais sur des véhicules semblent concluants : ce dernier expérimente l'huile de coco sur une partie de sa flotte de camions depuis 5 ans, sans avoir rencontré le moindre souci. De son côté, Tony Deamer, un entrepreneur australien établi au Vanuatu voisin, s'est lancé dans la vente et la location de véhicules fonctionnant à base d'un mélange constitué de 80 % de coco et de 20 % de carburant traditionnel. Par ailleurs, les tests de Tobolar Copra sur des groupes électrogènes s'avèrent prometteurs : l'entreprise Unelco a déjà recours à ce mélange, dont la proportion d'huile de coco est continuellement augmentée, pour faire tourner un générateur de 4 mégawatts.
Quelques problèmes subsistent cependant, comme le manque de tolérance à l'huile pure des nouveaux moteurs diesel vendus sur le marché, du fait de l'épaisseur de l'huile de coco, ainsi que la solidification de l'huile sous les 25 degrés.
Source : AFP