Christine
Lagarde, la ministre de l’Economie, annonçait hier que les chiffres de l’économie française pourraient être plus inquiétants que prévus pour le premier trimestre. L’Insee publiera vendredi les
chiffres définitives pour le premier trimestre. En attendant, la Banque de France nous donne de quoi espérer. Elle prévoit une atténuation de la récession au deuxième trimestre avec un produit
intérieur brut en baisse de « seulement » 0,6 %.
En revanche, le chiffre du premier trimestre 2009 risque d’être du même ordre que celui
des trois derniers mois de 2008 : -1,1 %. Au vu des mauvais chiffres et du discours de Christine Lagarde, certaines économistes craignent un repli plus marqué. L'indicateur du climat
des affaires dans l'industrie a progressé à 75 en avril contre 74. Le taux d'utilisation des capacités de production a enregistré cependant un nouveau recul, à 69,1% contre 69,8% en mars et 70,4%
en février.
Le problème
vient donc de la demande. Preuve en est, l’automobile, l’un des seuls secteurs où une politique de relance de demande a été faite via la prime à la casse, est orientée à la hausse. Dans les
autres activités, les carnets de commandes sont toujours estimés très insuffisants et les stocks de produits finis ont continué de s'alléger tout en restant jugés excédentaires.
Dans les services, le repli de l'activité a également été plus modéré qu'en mars mais la
demande ressort toujours en recul sensible. Résultat, la baisse des prix et des effectifs s'est poursuivie, même pour ce secteur anciennement porteur de croissance. La hausse du chômage devrait
porter un coup dur sur la demande des prochains mois. Espérons que le cercle vicieux ne s’auto-entretienne trop longtemps. Pour cela, le gouvernement doit agir plus énergiquement pour stopper la
spirale. Voilà, la condition nécessaire (mais pas suffisante) pour que la reprise face son apparition en France.
Vincent Paes