L’amour à tout prix

Une agence matrimoniale pour gays, lesbiennes et bisexuels a ouvert il y a quelques mois à Bordeaux. Un exemple rare en France"Devenir heureux ne doit pas être un luxe", telle est la devise de Paul Guichot, fondateur et responsable à Bordeaux d'une des rares agences matrimoniales pour public homosexuel de France. "Les tarifs que je propose sont les plus bas possible afin que tous puissent connaître la possibilité d'une rencontre amoureuse". C'est aussi pour lui un moyen de lutter contre le suicide chez les jeunes homosexuels. "Mon agence est là pour qu'ils aient conscience qu'ils ne sont pas seuls", confie Paul Guichot. C'est suite à une déception amoureuse que Paul a eu l'idée de ce projet. "Je m'étais alors tourné vers les agences matrimoniales classiques et elles m'ont annoncé qu'elles ne s'occupaient pas de nous, homosexuels". Le fondateur de A.M.G.L.B a ensuite mené son enquête. "Le milieu gay était emballé par mon projet, ils m'ont beaucoup soutenu", précise-t-il. "J'ai su que d'autres personnes avaient déjà tenté d'ouvrir de telles agences il y a quelques années, mais ce fut un échec. Mais aujourd'hui, grâce à l'évolution des mentalités, il est enfin possible de proposer un tel service." Cela dit, son agence reste une des rares existant en France. "Je me sens un peu seul dans ce domaine mais j'espère initier un effet boule de neige." Aujourd'hui, A.M.G.L.B gagne en notoriété, le nombre d'inscrits augmente un peu plus chaque jour. "A la différence des clubs de rencontres, nous cherchons avant tout à occasionner des relations stables notamment grâce à un suivi personnalisé."

Marie Barrier

A.M.G.L.B au 21, rue Croix-de-Seguey à Bordeaux. Renseignements : 05 56 44 08 23 et www.amglb.eu
Encadré : Le suicide en question
Le suicide fait partie des différents thèmes abordés dans le cadre de l'exposition "40 ans de combats homosexuels", conçue par l'association Lesbian et Gay Pride (LGP) de Bordeaux. "La lutte contre le suicide est l'un de nos combats récurrents", souligne Matthieu Rouveyre, président de la LGP Bordeaux. Le suicide est aujourd'hui en France la première cause de décès chez les 25-34 ans et la seconde chez les 15-24 ans. Et si l'homosexualité n'est pas en soit un facteur de risque suicidaire, les personnes homosexuelles présentent un risque plus élevé de suicide à certains moments de leur vie. Ainsi, selon plusieurs études, les jeunes homosexuels masculins ont quatre à sept fois plus de risque de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels. Pour les jeunes filles homosexuelles, ce risque est accru de 40%. Cette exposition a pris ses quartiers jusqu'au 20 mai à la Maison des femmes de Bordeaux au 27, cours Alsace-Lorraine.