La nouvelle affaire qui touche Tom Boonen, pris pour la troisième fois en flagrant délire de dope à la cocaïne, témoigne à nouveau de l’hypocrisie qui règne sur le sport en matière de prise de produits interdits et particulièrement de cocaïne qui n’est considérée dopante par les instances qu’au cours d’une compétition ou juste avant (voir le cas Gasquet). Mais mon propos aujourd’hui n’est pas là.
Ce qui me gêne dans cette grave histoire de récidive qui ne fait rire personne, c’est la manière avec laquelle elle est présentée au public par l’entourage professionnel du coureur qui n’hésite pas à user d’arguments spécieux pour la défendre. Le big brother boss de Boonen, Chavanel et consorts vient de nous donner un bel exemple de langue de bois et de malhonnêteté intellectuelle en affirmant haut et fort qu’il s’agit ni plus ni moins d’une affaire privée et en la justifiant par cette sentence mémorable de lâcheté « Boonen n’est pas un politicien et il n’a pas d’obligation envers le grand public » puis par cette perfidie adressée aux francophones « pour vous, la télévision francophone, on parle toujours de l’image de Tom, qu’il doit avoir une image, mais ce n’est pas un élu, ce n’est pas un politicien ». Autrement dit, touche pas à mon pote champion, icône de Flandre et emblème de mes parquets.
C’est évidemment banal de le dire, tout n’est plus qu’affaire de gros sous régentée par des sponsors qui n’ont qu’un maître mot : retour sur investissement. L’absence plus que probable du triple vainqueur de Paris-Roubaix au Tour de France aura bien sûr un impact financier important pour Quick-Step puisque, selon le directeur du marketing de la firme, le Tour 2007 où Boonen a décroché deux victoires et le maillot vert a rapporté l’équivalent de 25,5 millions d’euros de publicité gratuite lors des retransmissions télévisées, dont 6 ou 8 rien que par les reportages de France Télévision.
Par delà ces platitudes sémantiques et arithmétiques, il y a un jeune homme bourré de talent qui risque de sombrer. Si son état n’est pas pris immédiatement au sérieux, Tom Boonen sera tôt ou tard une nouvelle victime du sport biziness. Ce qui, visiblement, ne perturbe pas les marionnettistes qui tirent les ficelles.
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Boonen suspendu mais pas licencié (Le Soir)
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Photo empruntée à www.topnews.in/people/tom-boonen
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