Dessin d'Eric Galland
Pendant que les rangs de la «résistance pédagogique» continuent, d’après le blog qui lui est consacré, de grossir, des correcteurs de l’IUFM de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) refusent de corriger les épreuves écrites du concours de recrutement de professeur des écoles, comme ils l’ont expliqué dans une lettre adressée à Valérie Pécresse, Xavier Darcos et Nicolas Sarkozy adoptée à l’unanimité de l’assemblée générale de l’IUFM. Ils entendent ainsi s’opposer à la masterisation des concours de l’enseignement. Cet événement est à rapprocher des différents pique-nique qui ont été organisés le mercredi 6 mai dernier devant plusieurs inspections académiques, dont celles de Marseille et de Toulouse, en protestation notamment aux sanctions financières et disciplinaires qui touchent les enseignants désobéisseurs. Ceux-ci refusent d’enseigner tant que le gouvernement n’aura pas retiré son projet de réforme. Au-delà du contraste entre l’insouciance des désobéisseurs et la situation dans laquelle ils plongent les candidats aux concours comme dans le cas des correcteurs désobéisseurs de l’IUFM de Livry-Gargan, ce phénomène illustre bien le caractère incontrôlable de l’Education nationale. Non seulement les quelque 3000 enseignants désobéisseurs n’assurent plus leurs cours, mais ils protestent contre les retenues de salaire qui les touchent. Et sont prêts à faire courir le risque de faire annuler les épreuves d’un concours pour défendre leur cause.
Ce refus, de la part de ces fonctionnaires rémunérés par le contribuable, de rendre compte de leur action, n’est pas étonnant, puisque le mouvement de résistance pédagogique préconise même aux enseignants de refuser l’inspection.