Loin de toute logique commerciale, ils ont voulu prendre leur temps et que cela s'en ressente א l'יcoute de l'album: « Nous voulions faire un album oש l'on pouvait entendre le travail, le processus de rיalisation ». Et celui qui leur a inspirי cette idיe est un rיalisateur canadien des annיes 40-50 que la mיmoire collective a presque oubliי : Norman MacLaren, considיrי comme le prיcurseur du cinיma d'animation. Greenspan s'est alors remיmorי ses premiers יmois cinיmatographiques devant les �uvres de ce gיnial cinיaste qui composait יgalement le son de ses rיalisations, n'hיsitant pas א gratter ou peindre la pellicule dans le but de produire une ''musique visuelle''. Et Greenspan d'ajouter : « J'ai toujours יtי trטs influencי par les films, les crיations visuelles, pas seulement par la musique, j'ai toujours pensי la musique en termes visuels. �tre intיressי par la musique, c'est aussi faire des connections avec l'image ». Il reconnaמt alors avoir aussi beaucoup יcoutי de soul music et de R'nB des annיes 70-80, ce qui se ressent aisיment א l'יcoute de l'album et en particulier sur des morceaux tels que « Bits and Pieces » ou « Sneak a Picture » mais aussi dans la voix de Greenspan, qui acquiert plus d'ampleur.
Pendant la rיalisation de l'album, les deux acolytes ont יgalement dיcouvert le travail de Jeff Porcaro, batteur du groupe Toto qui a accompagnי nombre d'artistes : d'Eric Clapton א Steely Dan en passant par Mickael Jackson entre autres, mais qui est malheureusement restי relativement peu connu du grand public...ainsi, les rythmes de Begone Dull Care sont inspirיs de sa « light touch » : « Il sonne comme une machine et on a voulu que la batterie sonne comme une machine ; comme Jeff Porcaro ». Mais si leurs influences restent affaires de connaisseurs, ce qui intיresse les Junior Boys, c'est de faire de la musique expיrimentale, novatrice certes mais populaire et accessible א tous.
Ainsi, Greenspan explique qu'il souhaitait que leur musique se rיvטle graduellement : il s'agit de « prendre le temps d'יcouter et de rייcouter l'album, peut-ךtre mךme ne pas le comprendre tout de suite et puis trouver d'autres choses א aimer dans l'album au fur et א mesure qu'on l'יcoute ». Son complice ajoute qu'ils ont tentי de s'יloigner de cette volontי de faire des tubes dance entrainants comme font la plupart des groupes aujourd'hui. Dיcidיment, ces deux garחons ne font rien comme tout le monde et c'est surement de lא que naמt leur musique atypique faחonnיe avec attention, savant mיlange entre new wave, electro et pop. Greenspan confie alors: « c'est aussi pour חa que j'ai choisi de vivre dans une petite ville: je ne veux pas ךtre assimilי א un mouvement musical ».
Sont-ils nerveux א l'approche de la sortie de Begone Dull Care ? Pas vraiment, « Si les gens l'aiment, c'est gיnial sinon...חa craint ». A vous de vous faire une idיe...
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Camille Grosjean