Il y a quelques semaines, le pape était un fiévreux fasciste et voilà que les discours qu'il prononce à chaque étape de son pèlerinage en Terre Sainte en bouchent un coin à ses trop fervents détracteurs. Le pape est porteur d'un message de paix et sa parole porte. Dans le même temps, il prône raison, intelligence et liberté à un islam replié sur lui-même. Bref, le pape est pape et il témoigne du message des Évangiles qui peut être exigeant parfois mais dont la ligne directrice reste toujours l'Amour de Dieu à travers l'Homme.
De la raison et de l'intelligence, les médias français en auraient bien besoin. Après avoir vilipendé en gros caractères Didier Julia, le député UMP parti avec ses deux copains pour "sauver" nos otages en Irak, sa réhabilitation s'écrit en police minuscule dans nos journaux. Les pieds nickelés étaient bel et bien téléguidés par l'Élysée et si les barbouzes ont fait des barbouzeries, c'est que l'État le leur avait commandé. En situation complexe, comme lors d'une prise d'otage en pleine guérilla, les médias devraient peser leurs mots.
La situation la plus complexe du XXe siècle, c'est la Shoah dont le pape s'est engagé ce matin à "honorer la mémoire". Beaucoup de choses ont été dites sur Pie XII et presque toujours négatives. Pourtant ils furent nombreux dans les années 50 à "honorer sa mémoire", à commencer par Golda Meir ("la voix du pape Pie XII s'est élevée en faveur des victimes"). Mais il a suffit d'une pièce de théâtre, Le Vicaire écrite par Rolf Hochhuth en 1963 (dont s'inspira Costa-Gavras pour Amen), pour que Pie XII devienne un pape honni. Depuis, les critiques pleuvent sur une Église qui n'est plus seulement ringarde, liberticide et moraliste mais qui serait en plus antisémite. Alors patiemment, l'Église trie ses archives et reconstitue les faits historiques pour offrir à un monde bourré de certitudes le vrai visage de son ancien pape. Et les dernières découvertes semblent bien contredire les cris d'orfraie des humanistes de salon de thé.
De l'humanité et de l'amour, Nadine Morano dit en avoir. Sûre d'elle, Nadine souhaite autoriser sous certaines conditions les mères porteuses. Ou de manière plus chic la "gestation pour autrui". Nous vivons dans une société qui est toujours sûre de son bon droit égoïste et de sa liberté individuelle, mais qui n'accepte pas de ne pas tout maîtriser et de laisser Dieu la guider sur un chemin inconnu. Pourtant, Benoît XVI le redit souvent : "chacun de nous avons un rôle à jouer dans le plan de Dieu". Ce rôle n'est pas forcément celui que nous attendions et bien que ce soit parfois au-dessus de nos forces, il faut justement prendre un peu de la force de Dieu pour que nos tristesses deviennent des lumières. Nadine, écoutez Mère Teresa qui nous criait avec tant de force : "choisis la vie" (pour la version musicale, c'est ici).
Toutes ces absolues certitudes nous ramènent au saint patron de notre pape pèlerin : Saint Benoît. Dans sa Règle, Benoît exigeait trois vertus de ses moines : le silence, l'obéissance et l"humilité.
Le silence, les personnalités médiatiques devraient parfois le mettre en pratique pour éviter de réagir brutalement. Seul le bruit du cœur est intéressant.
L'obéissance, nous devrions tous y travailler afin de sortir de nos égoïsmes et nous tourner vers une autorité d'amour, celle de Dieu.
L'humilité, c'est le chemin majeur. Nous ne savons pas tout; nous ne sommes pas tout. "Quand on se fait grand, on descend; quand on se fait petit, on monte."
Et forts de ces vertus, nous ouvrirons nos yeux sur un bonheur plus durable que nos petits gains quotidiens : l'assurance de l'amour et l'espérance de la vie.