Première partie. Chicago, Printemps 1938. Alan Malox, dessinateur pour la compagnie de disques Vocamount, est chargé de faire le portrait de Robert Johnson, un chanteur de blues que la « Voca » vient d’enregistrer. Les disques sont prêts mais il manque l’illustration qui doit servir pour les pochettes. Problème : personne ne sait où se trouve Robert Johnson, qui a la réputation d’être un chien fou sans attaches. Intrigué, Alan Malox accepte la mission et part pour l’Etat du Mississipi, où Johnson est censé opérer. Une fois dans le sud, Malox découvre l’ampleur de sa tâche : tout le monde connaît Johnson, tout le monde lui reconnaît un talent certain, mais personne ne sait où il est. Malox s’entête et finit par trouver une piste. Celle-ci le conduit à Greenwood, une petite ville où il découvre… la tombe de Robert Johnson. Le bluesman a été assassiné quelques semaines plus tôt, mais la police n’a pas jugé utile d’ouvrir une enquête. Après tout, il ne s’agissait que d’un Noir… De plus en plus intéressé par l’affaire, Malox oublie sa mission initiale et se met en tête d’enquêter lui-même sur la mort de Johnson. Dès ce moment, les rencontres et les faits s’enchaîneront avec une stupéfiante cohérence, pour amener Malox sur les traces de l’assassin. Au passage, le dessinateur blanc de Chicago découvrira la richesse du blues, les conditions de vie de la population noire, la perversité que peut exercer un comportement raciste au quotidien, et fera peu à peu siennes les revendications des militants pour l’égalité des droits des citoyens. Deuxième partie. Hokum, Mississippi, été 1948. Un homme est mort à l’unique hôtel de la ville. Alan Malox a été empoisonné, selon le légiste. De gros soucis en perspective pour le shérif Sol Charters qui, depuis trois ans qu’il est en fonction, n’a jamais eu à traiter une affaire aussi grave. Rapidement, les soupçons se portent sur Bertha Eisenhower, veuve d’un chanteur noir qui avait des liens avec Alan Malox, prospecteur de talents pour le compte d’une firme de disques de l’Est. Peu auparavant, la veuve avait laissé entendre que son mari était mort par la faute de Malox, qui l’aurait poussé à « forcer » sa voix. Charley Eisenhower a en effet succombé à un cancer de la gorge. Le shérif lance son enquête dans cette direction, mais tout s’enchaîne trop facilement : plus il avance, moins il y croit, au contraire du procureur qui l’engage à conclure au plus vite. Entre-temps, le shérif est amené à découvrir le blues et les chants d’Eisenhower, que Malox avait enregistrés sur l’un des premiers magnétophones portables jamais commercialisés, un Ampex. Charters écoute la « Voix » et se laisse peu à peu ensorceler par celle-ci. Au point de chercher à l’incarner dans sa recherche de la vérité sur le meurtre… Tout comme Alan Malox dix ans plus tôt, Sol Charters ira de découverte en découverte… à la fois sur l’identité de l’assassin et sur la réalité du racisme ordinaire aux Etats-Unis.
Auteur : BlindMike