Peterisation et prématurité

Par Marc Traverson

(J'emprunte cette formulation à Malarewicz, in Réussir un coaching (éditions Village Mondial).)

La "peterisation", c'est la conséquence de la fameuse et humoristique loi de Peter, lorsqu'une personne, à la suite d'une évolution hiérarchique, est placée dans une fonction qu'elle n'a pas les moyens d'exercer, faute de compétences. Cette loi est ainsi énoncée : Dans une hiérarchie, chaque employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence. On pense par exemple au pape Benoît XVI, qui semble depuis son élection empêtré dans sa charge, et peu apte à en appréhender la dimension politique, multipliant les bourdes et les erreurs, bref, donnant toutes les apparences d'une peterisation aigue*.

La prématurité, c'est la situation inverse, que l'on peut appeler aussi surdimensionnement, lorsqu'une personne va au-delà de son rôle "normal" dans l'organisation, et accomplit des tâches qui, en principe, ne relèvent pas de sa fonction. En somme, elle en fait beaucoup plus que ce pour quoi elle est rémunérée. Bonne affaire pour l'entreprise ? A voir. Car cette situation signe un déséquilibre, et un décalage fort entre l'organigramme affichée et la réalité du travail. C'est une source possible de confusion et de difficultés dans le management.

Par le principe des vases communicants, peterisation et prématurité vont souvent de pair dans les organisations. C'est un phénomène de compensation. D'ailleurs, regardez autour de vous. Il y a un(e) pétérisé(e) dans votre entourage professionnel ? Il y a sûrement pas loin un(e) prémature qui compense le déséquilibre ainsi créé.

*NB : à noter que la peterisation comme la prématurité sont situationnels. Cela signifie que nous pouvons tous être, à un moment ou un autre, être ainsi qualifiés - sans qu'il s'agisse d'un jugement de valeur !