Pour ceux qui aiment la littérature russe, et plus précisément ce don de l'absurde qu'ils possèdent plus que n'importe qui d'autre. Pour ceux qui ont aimé
Dostoïevski. Pour ceux qui ont aimé Gombrowicz. Pour ceux qui aiment Kundera, Kafka, ou moins connu malheureusement, Droujnikov. (Promis, je dédouvrirai Tolstï et Gogol très prochainement). Voici
un contemporain Russe, qui n'est pas mort, a échappé au meurtre (a-t-on tenté de le tuer je n'en sais rien, mais rien n'est moins sûr là-bas), et dont l'un des romans vient d'être traduit du
Russe pour la première fois en France. C'est un événement, et je m'en voudrais de ne pas avoir tout fait pour qu'il ne passe pas inaperçu.
Il s'agit de Véra, de Alexandre Skorobogatov. C'est l'histoire de Nikolaï, qui est marié à Véra, laquelle est une épouse incroyablement belle, actrice, qui part jouer au théâtre
tous les soirs. Nikolaï s'ennivre de vodka et fume en silence, en l'attendant chez eux. Jusqu'au jour où... sans savoir pourquoi sa jalousie prend feu. Il espionne sa femme, parle avec son amant,
puis ses amants, jusqu'à la folie.
Je ne peux pas tout dévoiler de l'intrigue du livre. Je peux simplement dire qu'il est distillé dans l'absurde, et qu'on aime se perdre dans les frontières invisibles d'une réalité dansant avec
l'imaginaire. Il faut absolument découvrir cet auteur qui je pense rejoindra bientôt les grands noms qui l'ont précédé.
Un article ainsi qu'un entretien avec l'auteur paraîtront dans un des prochains numéros du Magazine des Livres, si toutefois nous parvenons tous les deux à résoudre notre problème de
langue... (Des volontaires pour traduire le russe ?)
Sagan part en balade. Ou plutôt, quelqu'un a eu la délicate
attention de fouiner dans ses tiroirs pour en retirer de petits récits délicieux et les offrir au public. Il s'agit du recueil de textes Bonjour New-York. Sagan parle des villes qu'elle
a aimé visiter. Avec une clarté et une précision incroyables elle décrit ce que personne d'autre ne saurait voir. C'est toujours ainsi que je préfère Sagan : davantage dans ses récits personnels
que dans ses romans, que j'aime pourtant (et d'ailleurs je n'ai toujours pas chroniqué La chamade lu l'année dernière). Ce petit bijou est paru le 6 mai chez Livre de poche. Il fera des
heureux, et parmi eux, mes lecteurs je l'espère ! ;)
Un article est prévu dans un des prochains numéros du Magazine des Livres.
J'ai beaucoup de retard, mais je vais arranger cela très bientôt. :o)