Je ne connais rien au Rugby, mais la défaite de l’équipe de France face à l’Argentine, tout comme leur victoire hier, se lisait sur les visages avant même le début du match. J’ai assisté à tellement de compétitions de golf, de jeunes ou pas d’ailleurs, sans ne voir un seul joueur prendre du plaisir, et je fus le premier d’entre eux pendant longtemps.
Hier soir, face à la Namibie, l’équipe de France se savait supérieure, mais elle avait beaucoup à démontrer et à se prouver, ce qui était un vrai défi. On les a senti motivé, mais détendu, prenant plaisir à être ensemble, et à vivre ce moment unique dans une carrière de connaître une coupe du monde dans son pays.
Tous les livres de spychologie sportive l’écrivent noir sur blanc (mon préféré est Le mental pour scorer) : on ne peut performer que si l’on prend du plaisir à jouer. Tellement facile à conceptualiser, si difficile à réaliser. Tous les grands champions aiment la pression parce qu’ils savent la gérer, parce qu’ils s’en servent pour accroître leur motivation et leur concentration, sans en rajouter, sans gamberger. Si ma préparation a été bonne, je sais que je suis prêt, je sais que tout est réuni pour réaliser une performance, il suffit maintenant de “laisser les choses arriver”, de débrancher le cerveau pour laisser son corps réaliser les gestes maintes fois répétés à l’entraînement de manière naturelle, et apprécier ce moment.
Lettre de Guy Moquet ou non, on s’en fout, mais pourquoi n’avoir commencé à parler de jeu qu’après la défaite, comme pour minimiser son importance par rapport aux grands enjeux de ce monde ? C’était avant qu’il fallait le faire, avant qu’il fallait leur dire qu’on s’est super bien préparé, qu’on en a bavé physiquement et moralement pour être prêts aujourd’hui, que la victoire n’est que la conséquence d’une bonne préparation et qu’on est prêt, que toute la France aimerait être à votre place et que tout ce qu’on leur demande, c’est de se faire plaisir et de faire plaisir au public.
Appliquer ces principes à la vie, à savoir faire des efforts, parfois importants et contraignants, tout en laisser les choses arriver, sans les brusquer, et toujours en prenant du plaisir me paraît être une belle philosophie de vie…