Le slogan "travailler plus pour gagner plus", qui fût pour beaucoup dans le succès de Sarkozy, est resté dans les mémoires. Il semble qu'aujourd'hui si certaines sociétés sont d'accord pour
appliquer la première phase du précepte, elles aient un peu de mal pour le suivant.
La preuve par cette entreprise qui, mise à mal elle aussi par la crise, souhaite, dans sa grande bonté, reclasser ses salariés (c'est aussi un peu une obligation légale).
N'hésitant pas, dans sa formidable abnégation, à chercher des solutions au 4 coins du monde, l'entreprise Carreman propose un reclassement en Inde.
O ne délocalise plus seulement les entreprises, on tente de délocaliser les employés. Le tout pour le mirifique salaire de 69 euros par mois, accompagné de conditions de travail toutes aussi
grandioses, 8 h/jour et 6 jours sur 7. mais soyons fous, rajoutons un 13ème mois, on n'est pas des monstres.
La perspective de découvrir l'Inde, aussi attrayante soit-elle, ne risque guère de motiver les salariés. Mais bon, on leur a proposé un reclassement, tout est dans les règles.
On trouvera bien quelques thuriféraires du tout marché pour venir nous ex pliquer qu'on voit bien là le mal français, refus de s'adater, d'être mobile, gna gna.
Les employés connaissent donc leur sort, ils iront découvrir les joies du Pôle Emploi.
Pour ceux qui s'émeuvent des "violences faites aux chefs d'entreprises", que pensent ils du degré de saloperie atteint par cette offre de reclassement ? N'est on pas dans un cas de violence aux
employés ?