Bonjour à tous,
Parti se ressourcer à la campagne, nous nous sommes fait plaisir avec ce dîner aristocratique basé sur 3 comtes Bordelais. Mais d'abord, les courses au marché du coin furent un vrai bain de jouvence de beau produit ! Au finale, boudins, andouilles, gigot et surtout petits légumes nouveaux, navet,
pomme de terre, poireaux... Magnifique morilles (c'est la fin de saison) à 8,5 € le kg, grosse
asperge blanche (5€ le kg),
cresson... Bref, du bonheur, pour des prix très loins des standards parisiens ! En l'honeur des comtes, le gigot fût cuit lentement et arrosée bien sûr aves son
ail en robe, les petits légumes nouveaux furent blanchis rapidement, et simplement cuit avec un peu de jus de viande, les morilles poellées au beurre avec pointe d'ail et
persil frais... du bonheur ! Pour les vins, le premier comte à s'avancer fût le plus agé, j'ai nommé :
Saint Emilion GCC, Chateau Soutard 1975 : Si à l'ouverture ce digne représentant de la famille comte de Ligneris faisait grise mine face à son camarade beaucoup plus jeune, c'est une tout autre histoire après 3 H d'aération. Une couleur rose au bord diaphane, un nez fondu, doux, sur le vieux cuir, des notes de
champignon puis un éveloppement de fruit rouge mûr, de tabac, un fond de cèpe, de sous bois, c'est parfait d'élégance et de gourmandise. La bouche est charpentée, large à l'attaque puis belle allonge qu'accompagne de parfaits petits tanins soyeux et fondus, très délicat avec ces petits fruits mûrs, doux, ce vieux cuir classe, le tabac, et ce délicieux fond de cèpe. La finale marque sa fraicheur ce que lui confère droiture et finesse, et jolie persistante de cuir, de tabac, de fruit rouge, sous bois, cèpe... Bref, Très beau vin
Excellent 93. Autant vous dire que la
morille a apprécié et l'agneau fondant l'a béni ! Grande bouteille, merci Nico du tuyau.
Ensuite, le deuxième comte, Malet de Roquefort, arrive un peu avec sa cavalerie, j'ai nommé :
Saint Emilion, Chateau La Gaffeliere, 1er GCC 1999 : Si à l'ouverture le très classieux nez torréfié, grillé, toasté, sur fond de fruit noir en jette, à l'heure du diner, il devient un peu monolithique. La bouche est dense, pleine, large, assez merlotante avec un toucher super soyeux, le tout dégageant fruit noir mûr, grillé, toasté comme le meilleur boisé classe. La finale ample reste sur ces arômes et emporte un peu tout sur son passage mais à l'image du coup de vent, ça passe assez vite...
Très Bien 89 !
Enfin, ne jouant pas dans la même catégorie, au moins tarifaire, le comte Von Nieperg présente son :
Côte de Castillon, Chateau d'Aiguilhe 2004 : Couleur noir, avec un nez de fruit noir, de
cassis mûr, un côté lacté mais surtout assez marqué d'un boisé torréfié vanillé, certes de bon gôut, mais un peu dominant. La bouche est large, avec des tanins bien travaillés car tout à fait soyeux, et l'ensemble propose un habile mélange de fruit noir très mûr, de vanillé, de grillé mais le côté limite sucré est un peu écoeurant de mon gôut. La finale est large sur le fruit noir mûr, toujours ce côté un peu sucré et le torréfié/vanillé. Un vin très bien fait agréable, représentant assez l'idée que je me fais du vin international.
Bien - Très Bien 85Beaucoup de bonheur avec ce dîner partagé, un beau jour de mai, entre Parisiens flanant en Bourgogne Nord.Amicalement, Matthieu