Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Parmi les livres récemment
reçus par Poezibao :
°Claire Malroux, traces, sillons,
José Corti
°Kostas Axelos, ce qui advient, Encre
marine
°Jean-Michel Maulpoix, pour un lyrisme
critique, José Corti
°Elizabeth Barrett Browning, Sonnets
portugais, Le Bruit du Temps Alexis °Alexis °Alexis Pelletier, 51 partitions de Dominique Lemaître,
Tarabuste
°Jean-Pierre Colombi, Les Choses dicibles,
Gallimard
°Dana Shishmanian, Exercices de
résurrection, Hélices
°Tomislav Dretar, Aux portes de l’inaccessible,
M.E.O.
°Alain Dantinne, Petit Catéchisme à l’usage
des désenchantés, Finitude
Présentation complète de ces livres dans la suite de note
•Claire Malroux
traces, sillons
José Corti, coll. En lisant, en écrivant, 2009
19 €
« Traces. Ce sont, avant de devenir le mot associé à René Char et pour ainsi dire la signature de tout écrivain, les empreintes laissées par une bête sauvage, loup traversant un bois, ou les marques semées par un être humain afin, non seulement de se repérer dans l’univers obscur, mais de retrouver le chemin du retour aux origines. L’écrivain, en même temps qu’il crée les siennes, déchiffre celles qui jalonnent la littérature. Il creuse ainsi des sillons, cherchant sous la végétation qui a levé au passage l’élan initial profond imprimé en lui, sa permanence, son mystère. A ces deux dimensions, lire et écrire, d’une même poursuite, j’en ai joint une troisième qui m’est familière, traduire. Chacune de ces activités fait écho aux autres, j’ai adopté la forme du journal qui les mêle intimement, en me fiant à l’apport par ailleurs indispensables des rencontres et du hasard. « (Claire Malroux, dos du livre)
•Kostas Axelos
ce qui advient
fragments d’une approche
Encre Marine, 2009
21 € - site de l’éditeur
« Il y va principalement de ce qui advient et non pas de tel ou tel
advenir, de tel ou tel devenir ou du devenir en général. Le même advenir contient les
possibilités de différencier ce qui advient. Advenu, advenant et à venir, en
chacun de ses lieux, en chacun de ses moments, il reste non-dit, impliqué dans
le vide et l'impliquant, animant le dire et l'agir qui également le façonnent.
Ce qui advient se tient aussi lié avec toutes nos actions et nos omissions
quotidiennes et transquotidiennes, la fiction lui prêtant ses vêtements qui
finissent par faire corps avec lui.
Depuis les temps immémoriaux, sans le savoir ou sciemment, l'humanité cherche
le secret de l'« être » et l'enjeu du « devenir ». Des maîtres-mots agissant
furent prononcés et suivirent leur cours. L'advenir lui-même ne peut pas être
surplombé ni dans le présent ni dans le futur. Il provoque et inclut questions
et réponses, interprétations et actions qui restent toutes en suspens. »
(dos du livre)
Né le 26 juin 1924 à Athènes, Kostas Axelos,
suit, parallèlement à ses études dans un lycée grec, l'enseignement de
l’Institut Français d’Athènes et de l’École allemande. La Faculté dite de
philosophie ne dispensant pas un enseignement de philosophie satisfaisant, il
s’inscrit à la Faculté de droit. Mas, la guerre l’oriente vers la politique :
sous l’occupation allemande et italienne il prend une part active à la
Résistance et ensuite à la guerre civile comme organisateur, journaliste et
théoricien communiste (1941-1945). Axelos se fait
exclure du P.C. et est condamné à mort par une cour martiale. Il s’installe fin
1945 à Paris et poursuit des études de philosophie à la Sorbonne. De 1950 à
1957, il est chercheur au Centre national de la recherche scientifique (section
philosophie). Ensuite, jusqu’en 1959, il continue à travailler à ses thèses,
comme attaché de recherches à l’École pratique des hautes études. De 1962 à
1973, il enseigne la philosophie à la Sorbonne. Il publie – d’abord en grec,
ensuite et principalement en français, mais en allemand aussi – des écrits,
traduits au total en seize langues, et donne des conférences un peu partout
dans le monde. La plupart de ses textes et de ses conférences sont incorporés
dans ses livres.
Jean-Michel Maulpoix
pour un lyrisme critique
José Corti, 2009, coll. En lisant, en écrivant
19 € - site de l’éditeur
« Lyrisme
critique : l’expression peut surprendre, tant il s’attache d’ordinaire
au lyrisme une idée d’emportement peu propice à la réflexion. Et pourtant cette
parole poétique fiévreuse et débordante, qui volontiers se nourrit de crises,
ne saurait se réduire à l’épanchement d’une émotion. Elle porte de longue date
la méditation à même le chant. Sous ses formes les plus modernes, elle
constitue ce lieu critique où la poésie s’examine et se redéfinit elle-même. En
vers comme en prose, elle se pose des questions essentielles qui touchent à son
pouvoir, ses limites et sa valeur. Voici la résistance et le savoir du poème
mis en cause, aussi bien que son volume et sa forme, sa musique et son phrasé,
son aptitude à la célébration ou son rapport avec le quotidien. Ainsi l’étude
du lyrisme engage-t-elle à décrire les enjeux de la poésie et à dénombrer ses
biens pour affirmer la continuité et le sens de sa tâche. C’est là une manière
de répondre à l’impuissance et au désarroi qui la frappent. »
Ce nouvel essai poursuit la réflexion engagée il y a vingt ans avec La voix d’Orphée (1989) et développée
dans Du Lyrisme (2000) puis dans les
deux autres volumes parus dans cette même collection, Le Poète perplexe (2002) et Adieux
au poème (2005).(dos du livre)
Elizabeth Barrett Browning
Sonnets portugais
Traduction de l’anglais et présentation de Claire Malroux
Le Bruit du Temps, 2009
13 € - sur le site de l’éditeur
« Elizabeth Barrett écrit les Sonnets portugaispendant les vingt mois qui séparent la première lettre reçue de Robert Browning, le 10 janvier 1845, de leur mariage en septembre 1846. Elle attendra plusieurs années avant de les montrer à son mari. Aussi célèbres en Angleterre que les sonnets de Shakespeare, ces poèmes d’amour appartiennent pleinement au mythe, et c’est à ce titre que Rilke ira jusqu’à apprendre l’anglais pour les traduire. Claire Malroux écarte le voile de la légende, et montre que l’authentique poète qu’était Elizabeth Barrett « ne s’est pas perdu dans la femme ». Ces Sonnets sont le lieu d’une conversion : elle doit y chasser la mort et la résignation dans laquelle se complaisait jusque-là sa poésie, pour faire place à l’avènement d’un sentiment vrai, partagé, charnel. D’où la modernité de ces poèmes, traversés de nombreux mouvements, interrogations, contradictions sous le frémissement desquels la rigidité de la forme se défait, le langage corseté se délie. Le goût de la sensation vraie, qui se traduit par une grande liberté et audace de parole, fait d’elle une iconoclaste consciente (Virginia Woolf). (site de l’éditeur)
Alexis Pelletier
51 Partitions de Dominique Lemaître
Tarabuste Editeur, 2009
13 €
Sur ce livre, voir la note de lecture d’Antoine Emaz. En lire aussi deux extraits.
Jean-Pierre Colombi
Les choses dicibles
(1994-2004)
Gallimard, 2009
19 €
Après Leçons de Ténèbres, 1980, Allégories de l’automne et des autres saisons, 1985 et La Sorte d’ombre, 1996, un nouvel opus de Jean-Pierre Colombi, aux éditions Gallimard. « Je sens la saveur de ma vie se perdre/et que rien n’aura duré de la mer/sauf un rêve indu que les vagues meuvent » (p. 195)
Dana Shishmanian
Exercices de résurrection
Hélices, coll. poètes ensemble, 2008
9 €
Le premier recueil de Dana Shishmanian, construit à partir d’un choix opéré par Emmanuel Berland : « puis-je en vouloir à ma mère de m’avoir mise au monde/d’avoir ouvert ce puits-là de larmes.. » (Dos du livre)
Tomislav Dretar
Aux portes de l’inaccessible
Na vratima nedostupnog
Poèmes – Pjesme
Traduit du croate par l’auteur et Gérard Adam
éditions Mode Est-Ouest, 2009
Poète et critique, Tomislav Dretar est né en Croatie en 1945. Il est aussi traducteur (Baudelaire, Perec, Cayrol, Cliff, Celan, etc.). Menacé de mort par les ultranationalistes durant la guerre, il a été contraint de fuir en Belgique, où il vit encore aujourd’hui. Les poèmes de ce livre datent de 1980-1984 et ont été publiés dans trois recueils séparés, disparus dans la tourmente de la guerre.
Alain Dantinne
Petit Catéchisme à l’usage des
désenchantés
Editions Finitude (Bordeaux), 2009
11, 50 € - sur le site de l’éditeur
Recueil d’aphorismes, dans la lignée de Marcel Mariën ou
Louis Scutenaire, pastichant, par sa forme, les livres pieux d’antan :
couverture imprimée à l’encre argentée, encadrements à toutes les pages et
images pieuses nées de l’imagination de Claude Ballaré.
Les 182 aphorismes du Petit
catéchisme, divisés en 14 sections (religion, amour, suicide,
morale, égotisme, métaphysique...), sont accompagnés de superbes collages dus
au talent de Claude Ballaré.