Vous êtes-vous déjà demandé ce que signifiait le terme de « politicien » ? M'en vais vous l'expliquer. A l'origine, il y avait Nicolas, le policier. Celui-ci méritait largement son
statut de force de l'ordre. Pour lui, tout devait être carré. Et gris, de préférence. Les gens devaient marcher droit et se lever tôt, pour mourir fier, un tournevis à la main. Malgré la
petitesse de sa taille, son énergie et la virtuosité de ses mots touchaient le chaland, lui permettant de mener à bien sa mission de maintien ferme de la discipline. Mais son ardeur avait aussi
ses revers. Hyperactif, l'homme ne savait rester en place. On lui faisait remarquer avec humour que ce qu'il exigeait de ses pairs, à savoir rester en place et attendre les ordres, lui même était
bien incapable de le fournir. Ses efforts en ce sens furent vains, son corps refusant l'inactivité. Forçant le naturel, Nicolas s'entraina à rester calme, à ne pas bouger. Mais son corps ne
l'entendit pas de cette oreille, et manifesta sa désapprobation par de violentes crises de tics qu'un quelconque observateur aurait trouvées risible, si seulement il avait osé. Néanmoins, le
besoin d'en rire se fit pressant parmi le peuple, et l'ubiquité de Nicolas avait ses limites. Alors, pour ne pas risquer trop gros, les gens se contentèrent d'une opposition orale, silencieuse.
Il faut dire qu'entre temps, le policier avait fait du chemin, gravi les échelons, et, déjà, il briguait le poste de Maire de sa ville. Et la seule opposition qu'il rencontra fut les petits
surnoms qu'on lui donna, notamment à propos de ses tics incontrôlables. Il obtint son poste de Maire, puis celui de député. Mais la sagesse qu'il tentait d'arborer peinait à masquer la déferlante
de mouvements saccadés que Nicolas subissait, bien malgré lui. Le policier plein de tics fut d'abord surnommé le politicier, par dérision. Mais, par pitié sans doute, les gens continuèrent de
voter pour lui. Forcé de reconnaître son succès, on le nomma successivement rapporteur, secrétaire d'état, ministre. Jusqu'à ce jour où il devint président. On tenta bien de former quelconque jeu
de mot entre ses tics et sa nouvelle fonction, mais sans aboutir au moindre résultat. Préticident ? Présitic... ? Non, rien n'allait. Alors, on conserva celui de politicier, mais, pour marquer
l'avancement du bonhomme, on accorda la terminaison avec celle de président. Le terme de politicient était né. Il allait bientôt perdre son « t » final pour donner le mot que nous
connaissons tous et qui désigne toute personne avide de pouvoir qui tente de masquer son goût pour l'argent et les putes en parlant lentement, en faisant de trop longues phrases que personne ne
comprend, et, surtout, en multipliant les promesses en l'air. Mais ils ne trompent personne, lorsqu'on les voit porter maladroitement ce costard de type maquereau/mafieux à l'effet
révélateur.
Je ne vois pas d'autre explication.
Désolé.