Parisianisme

Publié le 10 mai 2009 par Menear
Je sais que je suis rentré à Sainté lorsque :
- la nuit s'impose noire et opaque, la lumière ne filtre pas, personne ne se lève à sept heures le week-end
- dès la sortie de la gare, quand le ciel bas et lourd, etc.
- dans les rues le passant face, autour et derrière moi marche lentement comme si rien ne le pressait
- le tram apparaît au coin d'une rue, minuscule, deux wagons uniquement
- le même tram s'arrête successivement à deux arrêts séparés par cent mètres uniquement
- pour mes déambulations de centre-ville mes pas ne s'enfoncent jamais sous la surface du sol
- à la terrasse d'un café je règle deux consos 4.30€
- au cinéma le prix d'une place peut descendre en dessous des 5€
- dans ce même cinéma les spectateurs , une fois venue la fin du film, tiennent la porte à ceux qui suivent
- sur le bord des trottoirs aucun sac de couchage rempli ni aucun corps endormi ou mourrant ne s'enfonce
- les vendeurs dans les magasins disent au revoir, bonne journée
- les visages aperçus au détour d'un regard sont des visages connus, déjà enregistrés
- ces mêmes regards fortuits sont brisés et les pas détournés pour éviter ces visages connus qu'il aurait peut-être mieux fallu oublier
- les lieux traversés, isolés, ne rappellent plus seulement ce qui a pu arriver mais ce qui aurait pu se produire
- je sais qu'il faudra bientôt repartir.