André Gorz avait prévu la crise ...et prévoit la fin du capitalisme !

Publié le 09 mai 2009 par Pierreregnault

Je viens de "dévorer" un livre "ECOLOGICA" aux éditions Galilée, le dernier qu'a écrit André GORZ avant de disparaître en 2007. André GORZ est un penseur français assez peu connu mais dont on parlera plus en plus. ECOLOGICA, comme l'écrit la revue Alternatives économiques est d'abord le témoignage d'un pionnier de l'écologie politique.
Dans l'entretien qui introduit l'ouvrage, Gorz indique qu'il est "devenu écologiste avant la lettre" par la critique du modèle de consommation opulent qui caractérise nos sociétés contemporaines.
La sortie du capitalisme a déjà commencé !

"Le capitalisme s'enfonce depuis 20 ans dans une crise sans issue. Il approche se sa limite interne, de son extinction....

...on a beau accuser la spéculation, les paradis fiscaux, l'opacité et le manque de contrôle de l'industrie financière - en particulier deshedge funds - la menace de dépression, voire d'effondrement qui pèse sur l'économie mondiale, n'est pas due au manque de contrôle; elle est due à l'incapacité du capitalisme à se reproduire. Il ne se perpétue et de fonctionne que sur des bases fictives de plus en plus précaires...
Selon Gorz
, le prototype de l'économie de demain est celle fondée par le hacker qui a produit le logiciel libre tel LINUX et le copyleft, cet opposé du copyright !
Pour lui Peter Glotz, intellectuel du PSD allemand a raison "plus le capitalisme numérique étend son emprise sur nos vies, plus grand deviendra le nombre des déclassés volontaires"
La sortie du capitalisme aura donc lieu d'une façon ou d'une autre, civilisée ou barbare. la question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle
va s'opérer" .
Décroissance et écologie politique, perspectives inévitables !

Il démontre que la logique de production et de consommation de notre société nous conduit à l'impasse, dont le réchauffement climatique n'est qu'un aperçu !  
Il affirme que le travail n'est pas une fin en soit et plaise pour une quantité de travail simplement suffisante à nos besoins. Car il faut le dire il existe beaucoup plus de talent, de compétences et de créativité que l'économie capitalisme n'en peut utiliser. "L'emploi est donc une espèce en voie d'extinction".

Une autre économie est à construire. L'activité économique n'a de sens qu'au service d'autre chose qu'elle même. L'économie de la gratuité, du logiciel libre, des ateliers artisanaux high-tech, les"digital fabricators" ou "fabbers".
Vraiment passionnant. Ce qui semble sûr et démontré, mais non reconnu, c'est que la croissance des PIB ne permet pas de sortir du piège de la modernisation néo-libérale.
Du point de vue économique, même l'innovation ne permet pas de créer de valeurs. elle permet de créer de la rareté, source de rente, et d'obtenir et d'obtenir un surprix au détriment des produits concurrents.
Il faudra ajouter aux indicateurs de richesses habituels du PIB, d'autres indicateurs, comme l'état de santé de la population, son espérance de vie, la qualité de l'environnement, le degré de cohésion sociale. Dans ces domaines l'un des pays les plus pauvres de la planète, le Keral, - vous connaissez ? - s'est révélé l'un des plus riches !  
Et si nos modèles de croissance étaient périmés ?
Et si le simple contrôle du capitalisme - qui est loin d'être acquis - ne contrôlait qu'un système condamné ?
Et si l'on se mettait  à définir ensemble, démocratiquement un nouveau modèle de croissance plus respectueux de l'Homme et de la planète ?
Une autre économie est possible ou la valeur travail prend un tout autre sens.
Bonne lecture !