Je n'arrive pas à écrire aussi souvent que je le voudrais. Cela fait plusieurs jours que je veux mettre quelque peu à jour ce blog et pas moyen d'y arriver. Quand je me mets devant mon PC (pas tout le temps) je fais d'autres choses. Et bien entendu, je vis. Je fais du violoncelle, du karaté, je travaille, je lis. Bref autant de choses qui remplissent facilement vos journées. Sans compter celles que je n'évoque pas ici. Comme l'avait fait le camarade Nébal une fois, je vais vous entretenir de mes dernières lectures - en bref. C'est une façon pour moi de garder un lien avec ce blog que je n'ai pas l'intention de laisser tomber même s'il m'est parfois difficile de le tenir régulièrement à jour.
L'oiseau moqueur de Sean Stewart. La bibliothèque municipale de Lille a eu la bonne idée de l'acheter. Je l'ai lu. Ouvrage envoûtant. Pourtant il ne se passe pas grand chose dans ce livre. Une femme enterre sa mère qui avait un don qu'on découvrira vite. La fille l'a aussi. Elle va devoir l'admettre et en même temps admettre sa mère contre qui elle s'est en quelque sorte construite. La description que je fais de ce roman paraît psychologique mais en fait il n'en est rien. Le roman est passionnant, l'auteur a vraiment l'art de vous planter une atmosphère, des personnages crédibles là dedans et il n'y a plus pour le lecteur qu'à lire et tourner les pages. Je me suis fait la réflexion en lisant ce livre qu'au final une histoire n'a pas forcément besoin d'être complexe, racoleuse pour être lue. Il faut surtout qu'elle soit bien racontée.
J'avais oublié l'existence de ce roman de Silverberg jusqu'à ce qu'il paraisse en poche. Comme cela arrive parfois (les mauvaises langues diront souvent) chez Silverberg, ce n'est pas raté bien entendu mais ce n'est pas extraordinaire non plus. Juste correct. Il s'agit d'une uchronie, Silverberg imagine que l'empire romain ne s'est pas effondré et qu'il a perduré. L'auteur prend habilement des instantanés de certains moments qui sont datés soignusement en AUC (ab urbe condita: depuis la fondation de la ville), en fait, on a une succession de nouvelles plus ou moins réussies qui comme c'est souvent le cas font des clins d'oeil à notre histoire (on sent que l'auteur s'est fait plaisir sur ce coup là). C'est ainsi que le prophète de l'islam apparaitra dans une nouvelle sans pourtant contrarier la continuité de l'histoire romaine. Autre clin d'oeil : une histoire se déroulant à Venise - autre empire postérieur à Rome dans notre histoire - une Venise romaine, ce qui étonne car s'il y a bien une ville d'importance en Italie qui n'a presque rien de romain, c'est bien Venise (avec la notable exception de la statue de la tétrarchie à l'angle de la basilique St Marc). Si les nouvelles du début du roman sont plutôt réussies (Avec César dans les bas fonds ), on sent l'essouflement vers la fin: que dire d'un empire romain qui aurait duré jusqu' à aujourd'hui ? Qu'il passerait par des crises, des métamorphoses. Et une fois dit cela que dire de plus ? On sent que Silverberg n'est pas Asimov dans ce roman et qu'il ne peut pas pousser trop loin l'idée d'une civilisation mortelle ou pas. Ou qu'il ne le veut pas. Sans être raté, Roma aeterna aurait pu être plus fou, plus vertigineux. C'est au final une livre relativement sage. Qu'on emportera dans sa valise lors des prochaines vacances parce qu'il n'est pas trop exigeant et ma foi divertissant.
Si j'ai lu Janua Vera, c'est d'abord parce qu'il a eu le prix du Cafard cosmique en 2008 (cette année c'est Whittemore dont je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais et en 2007 ). C'est déjà en soi un argument. Le fait qu'il soit en poche était un argument imparable pour le lire au plus vite. Cette suite de nouvelles qui puise à différentes inspirations, les pastichant tout en créant du neuf (exercice quand même difficile) est une agréable surprise et n'a pas volé la reconnaisance du vénérable cafard. Les huit nouvelles nous promènent entre le ton épique (première nouvelle qui porte d'ailleurs le nom de Janua Vera se se fend clairement d'un extrait de St John Perse en exergue), le roman de Chrétien de Troyes, l'ambiance florentine qu'un Machiavel n'aurait pas désavoué. La promenade est agréable et on se surprend à en redemander. Ce qui soit dit en passant ne sera pas trop difficle, vient de paraître Gagner la guerre qui se situe dans le même royaume imaginaire aux Moutons électriques.
Voilà, je vous laisse ici pour aujourd''hui et j'espère ne pas m'absenter trop longtemps d'ici la prochaine note. Merci à ceux qui laissent un commentaire et merci pour votre patience !