Journée atroce, hier, en sortant de Lausanne. Je me suis paumé, j'ai chopé des collines atroces, j'ai fait du zig-zag… Fini par m'arrêter vers 18h presque au même endroit d'où j'étais parti, frissonnant, tremblotant, pris de crampes, de toux, d'étourdissements. La vraie étape pourrie de chez Waschkaka. Dormi dans un camping, par paresse, par fatigue. On m'y a offert un carré de terre sèche entre deux roulottes et la douche coûtait un franc suisse par 3 minutes. Un kilomètre plus loin, je dormais dans la forêt pour zéro sous. Je m'en flagelle encore. Bon. C'est fait, oublions.
Juste comme je termine mon repas, un couple de vieillards français arrive à vélo. Ils viennent de faire 137 kilomètres dans les montagnes, avec une remorque. Z'ont même pas l'air fatigués. Je m'endors en me disant que je devrait peut-être trouver une autre occupation. Toute la nuit je rêve à ce nombre : 135 km. Bon sang. De la Haute-Savoie au Lac Neufchâtel. J'en fais des cauchemars.
Je me suis levé triste, avec l'impression d'être absurde, de ne pas connaître la partition. Ça m'arrive souvent. Soudain, un message de mon pote Joey. Nous nous donnons rendez-vous à Estavayer pour la pause du midi. Comme toujours, il chasse mes nuages gris et je repars galvanisé. Je décide de me rendre jusqu'à Biel, l'objectif original du jour, même si j'ai gaspillé la journée d'hier. Ça compenserait. Bon, c'est pas 135, et c'est sur le plat, pour la plus grande part, mais euh… De retour en selle, mettons.
Guten Abent…© Éric McComber