Magazine Journal intime
Je passais devant, alors je me suis dit, pourquoi pas une tite-photo ? Un monsieur qui sortait d'une grosse conne de limousine noire me l'a interdit. Eh, beh… J'ai souri et fait l'idiot. Il a insisté :
— Mêê prenez-là plus loin, là, votre photôô, hein ?!
— Non, non, c'est ici que je la veux. Devant la porte.
— Mêê non, là… Prenez-là plus loin, là…
— Je prends cette photo en tant que Montréalais. Au nom des fumeurs montréalais ! Nous avons acquis un droit ! Une portion ! Eh, eh, eh…
Il a couru à l'intérieur et ça s'est mis à s'énerver. Les gros gardes de l'image olympique se grattaient la bedaine en me regardant. Probablement qu'ils se demandaient si j'étais dangereux ! Hi, hi, hi. J'ai pris ma câlisse de photo et j'ai crissé mon tabarnak de camp.© Éric McComber