Le Président américain Barack Obama a renouvelé, ce vendredi 8 mai 2009, les sanctions contre la Syrie, soupçonnée de soutenir les mouvements extrémistes dans la région. L’annonce était faite par le porte-parole du département d’Etat Robert Wood : « Le président (Barack Obama) a estimé qu’il était nécessaire de prendre ces mesures (…) Nous avons déjà dit notre inquiétude concernant ce que fait la Syrie en Irak, son soutien aux groupes terroristes. Nous avons encouragé les Syriens à jouer un rôle positif au Moyen Orient », a dit M. Wood.
« Je pense que cela montre que nous avons toujours de graves inquiétudes au sujet de l’attitude de la Syrie et de ses agissements dans le monde », a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis avaient imposé en 2004 des sanctions économiques à Damas. Washington accusant la Syrie de soutenir des organisations "terroristes". Ces sanctions ont été étendues en 2006 puis renforcées l’année suivante. Elles ont à nouveau été renouvelées l’an dernier, bloquant l’export de produits autres qu’alimentaires ou médicaux et gelant des avoirs syriens aux Etats-Unis.
La décision de l’administration de Barak Obama de renouveler les sanctions contre la Syrie est parfaitement justifiée. La Syrie est une véritable plateforme du terrorisme régional. La Syrie entretint de bonnes relations avec les organisations qui prônent la violence au Proche Orient. Damas ferme les yeux sur l’entrée de éléments extrémistes en Irak depuis sa frontière. Elle propose même des appuies pour déstabiliser la sécurité de l’Irak. Les services secrets syriens, qui président le trafic d’armes et d’êtres humains tout au long de frontière commune avec l’Irak, sont impliqués de plusieurs sauvageries contre le peuple irakien.
Ce vendredi 8 mai par exemple un attentat-suicide de grande envergure a été déjoué au dernier moment à la mosquée de Sayda Zeineb à Kurkouk (255 km au nord de Bagdad) grâce à la dextérité des forces de l'ordre mais également à la chance lorsque un gardien de la mosquée chiite s’est aperçu d’un jeune kamikaze syrien tentait de pénétrer avec une ceinture explosive pour faire la prière ce vendredi (reportage de la chaîne Al Arabiya, vendredi 8 mai 2009).
Drôle de coïncidence, ce carnage évité de justesse, était programmé le jour même de la reconduite des sanctions contre la Syrie.
Ce n’est pas la première fois que la Syrie facilite l’entrée des kamikazes sur le sol irakien. Le 28 février 2005, Cent cinq personnes ont été tuées et 133 blessées dans un quartier très animé de la ville, à majorité chiite dans attentat à la voiture piégée à Hilla, au sud de Bagdad. Cet attentat était commis par un autre syrien au milieu d'une foule de fonctionnaires irakiens rassemblés pour des examens médicaux dans un centre de soins proche du siège de la municipalité de la ville.
Cet attentat était survenu trois jours seulement alors que Damas était à nouveau sur la sellette après la capture à la frontière syro irakienne d'un demi-frère de Saddam Hussein qui se rendait souvent en Syrie, selon les renseignements irakiens. Sabaoui Ibrahim al-Hassan, ancien responsable irakien, effectuait de fréquents va-et-vient entre l'Irak et la Syrie pour recruter des kamikazes syriens et les envoyer en Irak.
Les activités criminelles du régime syrien ne s’arrêtent pas seulement en Irak. Les renseignements syriens ont mystérieusement préparé, au Liban, l’assassinat du dirigeant libanais Rafic Hariri en 2005.Washington avait rappelé son ambassadeur en février 2005 au lendemain de cet assassinat et les Etats-Unis n’ont toujours pas pris de décision concernant la nomination d’un nouvel ambassadeur à Damas.
Lé régime syrien compte même échapper au Tribunal International pour le Liban. Des officiers supérieurs syriens, ayant exécuté Hariri, auraient disparu à Damas. Une course est engagée entre le Tribunal international spécial pour le Liban, installé le 1er mars 2009 aux Pays-Bas pour juger les commanditaires et les exécutants de Rafic Hariri et responsables de plusieurs crimes terroristes au Liban. Mais le régime syrien cherche à échapper à la justice et à prolonger son immunité. Trois officiers syriens qui ont régné sur le Liban pendant l’occupation ont d’ores et déjà disparu. Par ces manœuvres complexes, Damas cherche à gonfler artificiellement le torse et à montrer ses dents pour mieux négocier l’immunité de son régime. Le régime syrien examine le meilleur scénario qui lui permettra d’échapper à la justice, en éliminant les témoins encombrants (1).
Les activités criminelles du régime Syrien ne concernent pas seulement l’Irak ou le Liban. La Syrie et son allié iranien sont accusés de fournir un soutien logistique et diplomatique au Hamas et au Hezbollah. La Syrie abrite les quartiers généraux d’organisations terroristes dans sa capitale. La Syrie a hébergé , entraîné et financé de nombreuses milices terroristes dont la milice Fatah al Islam (dirigée par un Palestinien Shaker al-Absi payé par la Syrie) qui a opéré contre l’armée libanaise au camp palestinien de Nahr el Bared, dans le but de s’emparer de Tripoli. La famille des Assad et les services secrets syriens président un vaste trafic d’armes, de drogues et de fausse monnaie dans le pays.
La Syrie soutien enfin les efforts iraniens pour obtenir la bombe malgré que cela constitue le plus grand danger tant pour le Moyen-Orient que pour les Etats-Unis. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad était en visite à Damas, le 6 mai dernier. Bachar al-Assad, le dictateur syrien, a profité de cette occasion pour affirmer son soutien à l’Iran qui cherche à se doter de l'arme atomique sous le couvert d'un programme civil. La Syrie et l’Iran sont unis et se tiennent aux côtés pour exposer la région à la course nucléaire et saper les efforts de paix dans la région .Durant la rencontre Assad-Ahmadinejad à Damas, les deux hommes ont réaffirmé leur soutien à "l'opposition palestinienne", et aux organisations terroristes.
Les cercles politiques décisionnaires de Washington ont donc bien fait en renouvellement les sanctions contre le régime de Bachar al-Assad et en gelant tous les avoirs syriens à l’étranger. L’opposition syrienne démocratique a aussi salué, de sa part, la reconduite des sanctions. L’attitude pro terroriste du gouvernement syrien ne doit jamais occulter aussi la dramatique situation des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans ce pays. La Syrie est aujourd’hui la seconde plus grande prison pour les professionnels des médias au Moyen-Orient, après l’Iran.
Ftouh Souhail, Tunis
(1) Il s’agit du « véritable gouverneur syrien du Liban » Rustom Ghazalé, de son adjoint Jameh Jameh, et d’un officier des renseignements en poste à Beyrouth en 2005, le colonel Jamal Abou Jamal.