La bienveillance de Françoise de Panafieu
Féru de débats de haute volée, notre cher Jérôme Bourreau-Guggenheim s'est adressé directement à une personne habituée aux joutes verbales et écrites pour exprimer ses positions sur la loi Hadopi. Bien qu'il soit globalement contre le projet de loi, ses idées n'ont apparemment rien de révolutionnaire. Françoise de Panafieu, l'heureuse destinataire du courriel en date du 19 février pense tout autrement et s'empresse de le transférer au ministère de la Culture...
Officiellement c'est pour une prise d'information qu'elle agit de la sorte, comme elle le précise devant l'Assemblée nationale : « Devant les arguments donnés par son auteur, je l'ai transféré au ministère de la Culture, un peu à titre d'exemple, suggérant qu'on s'en inspire pour établir une sorte de contre-argumentaire à l'intention des députés du groupe. » Et lorsqu'elle fait suivre ledit courriel, elle laisse évidemment toutes les informations concernant son auteur...
L'innocence de Christine Albanel
L'épidémie de boulette gagne le ministère de la Culture puisque l'argumentaire de Jérôme est transféré, par une personne bien intentionnée évidemment, à Jean-Michel Counillon, secrétaire général et directeur des affaires juridiques de TF1. Peut-être le ministère avait-il besoin qu'on l'éclaire sur la loi Hadopi ? Alors que TF1 dit avoir été clairement contacté par le ministère, Christine Albanel récuse et s'avoue la première surprise et choquée des événements : « A ma connaissance, rien n'a été transmis. » Devant les députés elle dira même, « en fait je ne connais pas bien le dossier. » On est ravi de l'apprendre !
TF1 réplique et pique. Epique ?
Le 4 mars, Arnaud Bossom, patron de la filiale Internet du groupe, convoque Jérôme Bourreau-Guggenheim pour le sermonner. Après une lecture de la lettre qui est censée jeté l'opprobre sur la chaîne de télé, Jérôme tombe des nues et se défend comme il peut. Selon les informations de Libération, le 16 avril il reçoit sa lettre de licenciement pour « divergence forte avec la stratégie » du groupe. Le lecteur notera un bel effort de coordination entre le ministère et la chaîne privée : en deux mois top chrono l'employé a été repéré, vilipendé et viré. Bravo !
« Ami, si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place... »
Depuis que Libération a dévoilé l'affaire, les internautes affluent par milliers sur le site de TF1 pour lire le communiqué répondant au post : « Bonjour pouvez vous expliquer le licenciement de Mr. Jérôme Bourreau-Guggenheim ? ». A l'heure où j'écris ils sont environ 44000 à avoir lu la réponse et il n'y a que 43 commentaires. Un peu léger me direz-vous. Et pour cause, comme le révèle le site PC Inpact, la direction Internet de la chaîne fait supprimer par dizaines les commentaires qui brocardent TF1.
Une chaîne qui maîtrise sa communication à grand coup de censure et de licenciement, c'est pas beau ça ?
Pour information, Jérôme Bourreau-Guggenheim a saisi les Prud'hommes ...