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Quand le juge d'instruction n'existera plus...

Publié le 09 mai 2009 par Ludo
Quand le juge d'instruction n'existera plus...En décembre dernier, l'association Transparence Internationale France déposait une plainte contre X pour "recel de détournement de fonds publics", "blanchiment", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance". Cette plainte concerne les conditions d'acquisition des biens immobiliers acquis en France par 3 chefs d'Etat africains, Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Théodore Obiang (Guinée-Equatoriale). Pour plus de détails, lire ce dossier complet.
Malgré les réquisitions du parquet de Paris qui tente de s'opposer à ce que la justice française s'intéresse à une telle affaire, la doyenne des juges d'instruction Françoise Desset a décidé d'instruire cette plainte et de mener l'enquête sur le patrimoine immobilier de ces chefs d'Etat. Mais jeudi dernier, le parquet de Paris a fait appel de la décision de la juge d'instruction, ce qui va encore repousser la procédure de plusieurs mois.
Si cet évènement parait anodin, il est cependant très révélateur de la relation de dépendance au pouvoir politique dans laquelle est placé le procureur de la République, qui comme chacun sait, agit systématiquement sur ordre du Ministère de la Justice quand il s'agit d'affaires politico-financières. Dans cette affaire des "biens mal acquis", il faut bien comprendre que le gouvernement voit d'un très mauvais œil cette plainte, qui si elle est finalement instruite, risque non seulement de nuire aux relations diplomatiques que la France entretient avec les chefs d'Etats impliqués, mais également de mettre en lumière la responsabilité de nombreuses personnalités politiques de droite dans le système frauduleux de la Françafrique.
Quand on sait que le parquet de Paris est actuellement sous la coupe du procureur Jean-Claude Marin, dont la carrière est suffisamment éloquente, on comprend mieux pourquoi il s'oppose avec autant de force à ce que l'enquête soit menée. Il s'agit bien entendu de protéger ses anciens amis chiraquiens et ses nouveaux amis sarkozystes. On comprend également pourquoi ce même Jean-Claude Marin est favorable à la décision de Nicolas Sarkozy en ce qui concerne la suppression du juge d'instruction. Quand la justice sera entièrement aux mains du parquet et du pouvoir, le procureur n'aura plus besoin de se démener pour contrecarrer la pugnacité des juges indépendants. Il lui suffira de classer sans suite les plaintes qui dérangent le gouvernement en place.

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